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Wärtsilä, autrefois célèbre pour la construction des moteurs les plus puissants au monde, s’engage maintenant dans une mission ambitieuse : réduire à zéro les émissions de carbone dans le secteur maritime d’ici 2050. Le secteur maritime, vital pour le commerce mondial, est pourtant l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre. Grâce à des innovations technologiques et des stratégies polyvalentes, Wärtsilä envisage un avenir plus propre pour l’industrie maritime. Voici comment l’entreprise finlandaise compte transformer ce secteur.
Les plans de l’Organisation maritime internationale
Le secteur maritime international est confronté à des défis colossaux en matière de réduction de ses émissions. Pour y parvenir, l’Organisation maritime internationale (OMI) travaille à l’introduction d’une taxe carbone mondiale. Cette législation, qui devrait être adoptée prochainement, vise à encourager l’utilisation de technologies et de carburants plus propres. Le projet de révision de la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (MARPOL) est soutenu par 108 parties représentant 97 % de la flotte marchande mondiale.
Cette taxe « well-to-wake » vise à encourager les efforts de réduction des émissions en imposant des pénalités financières pour les navires dépassant les normes d’émissions. Les opérateurs qui parviennent à réduire leurs émissions au-dessous des seuils peuvent bénéficier de récompenses financières, créant ainsi une incitation pour les premières innovations. Cette approche pourrait transformer le secteur maritime en un pionnier de la décarbonisation mondiale.
Optimisation numérique des horaires portuaires
Un domaine à fort potentiel de réduction des émissions est l’optimisation des horaires d’arrivée et de départ des navires. En synchronisant mieux les horaires entre les navires et les ports, il est envisageable de réduire la consommation de carburant de 8 à 30 %. L’un des principaux problèmes réside dans le manque de communication synchronisée entre les navires et les ports, entraînant souvent des attentes inutiles et des consommations excessives de carburant.
Le consortium Blue Visby travaille sur le développement d’un système mondial de planification et d’opérations portuaires. Ce système promet de réduire considérablement les émissions en optimisant les horaires et en partageant équitablement les avantages et les coûts entre toutes les parties prenantes. Cette initiative pourrait apporter des changements significatifs avec des technologies déjà disponibles, sans avoir besoin de modifications structurelles importantes sur les navires eux-mêmes.
Capture de carbone à bord
La capture du carbone à bord des navires représente une autre solution prometteuse. Wärtsilä a développé des dispositifs de capture de carbone qui peuvent être installés sur les navires existants. Ces dispositifs permettent de capturer jusqu’à 70 % des émissions de carbone. Le coût de cette technologie est estimé entre 50 et 70 euros par tonne de CO2, mais elle offre également la possibilité de vendre le CO2 capturé pour des utilisations industrielles.
Bien que la technologie de capture de carbone soit déjà avancée, le développement d’un écosystème pour le stockage et l’utilisation du CO2 capturé reste un défi. Cependant, cette solution représente une étape essentielle pour la décarbonisation du secteur maritime, en particulier pour les navires existants qui continueront d’être utilisés pendant plusieurs décennies.
Carburants fossiles améliorés et moteurs multi-carburants
La transition vers des carburants fossiles améliorés est une étape cruciale pour réduire les émissions à court terme. Les moteurs multi-carburants, capables de fonctionner avec différents types de carburants, offrent la flexibilité nécessaire pour s’adapter aux avancées technologiques. Le gaz naturel liquéfié (GNL) est déjà utilisé comme alternative au fioul lourd, réduisant les émissions de carbone d’environ 20 %.
Le développement de moteurs capables de fonctionner avec différents carburants, y compris des options à faible ou zéro carbone, est essentiel pour préparer le secteur à un avenir décarboné. Cette approche pragmatique permet d’utiliser les meilleures options disponibles tout en restant ouvert aux innovations futures.
Alors que le secteur maritime poursuit sa transformation vers un avenir sans carbone, des questions demeurent. Comment ces technologies seront-elles intégrées de manière rentable et durable ? Quel rôle joueront les coopérations internationales dans cette transition ? L’avenir de la décarbonisation maritime repose sur la collaboration entre les acteurs du secteur et l’innovation continue.
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J’espère que ces innovations seront adoptées rapidement et pas juste discutées pendant des années.
Des moteurs multi-carburants… ça doit être compliqué à développer, non ?
Je me demande si les consommateurs verront une augmentation des prix à cause de ces nouvelles taxes et technologies.
Une taxe carbone mondiale ? Ça va pas plaire à tout le monde… 😅
Merci pour cet article, c’est encourageant de voir que le secteur maritime s’engage pour l’environnement ! 🌊
C’est bien beau de parler de zéro carbone, mais est-ce vraiment réaliste en si peu de temps ?
Super article ! Mais comment vont-ils surmonter les coûts élevés de ces nouvelles technologies ? 🤔