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Le complexe balnéaire Wonsan-Kalma, situé sur la péninsule de Kalma en Corée du Nord, se présente comme un projet ambitieux sous la direction de Kim Jong-un. Conçu pour devenir une « vitrine » du régime, il est surnommé le « Benidorm nord-coréen ». Pourtant, malgré ses installations luxueuses et ses 20 000 chambres, le complexe fait face à un défi de taille : attirer des touristes internationaux. En dépit des retards causés par les sanctions internationales et la pandémie, les travaux ont repris en 2024, avec une ouverture prévue pour 2025. La question demeure : ce complexe peut-il réellement devenir une destination de choix pour les voyageurs internationaux ?
Une stratégie politique autant qu’économique
Le développement du complexe Wonsan-Kalma s’inscrit dans une stratégie politique où le tourisme est perçu comme un levier économique et diplomatique. En effet, Kim Jong-un espère que ce projet rapportera des devises étrangères et valorisera les côtes nord-coréennes. Cependant, la rentabilité de cette initiative est largement remise en question par de nombreux experts. Initialement ciblant les touristes sud-coréens, le projet doit désormais composer avec les tensions persistantes entre les deux Corées, qui rendent cette option peu réaliste. Même la Chine, pourtant un allié économique majeur, ne garantit pas un afflux touristique suffisant. Certaines agences russes ont commencé à proposer des séjours à Wonsan, mais les voyageurs préfèrent souvent des destinations plus accessibles telles que Dubaï ou la Thaïlande.
Un outil de propagande interne ?
Dans ce contexte de faible attractivité internationale, le complexe pourrait être utilisé comme un outil de propagande interne. Il pourrait servir à récompenser la loyauté des citoyens envers le régime, en étant réservé aux « meilleurs travailleurs », aux cadres du Parti ou aux militaires méritants. Ainsi, Wonsan-Kalma deviendrait un instrument de contrôle social, plutôt qu’un véritable pôle touristique. Selon Bruce W. Bennett, les installations seront strictement surveillées pour éviter tout contact entre les Nord-Coréens et les visiteurs étrangers, perpétuant ainsi l’isolement informationnel du régime. Ce contrôle rigoureux pourrait réduire encore davantage l’attrait du complexe pour les touristes étrangers.
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Entre rêve architectural et échec annoncé
Le projet Wonsan-Kalma rappelle d’autres ambitions nord-coréennes non abouties, telles que l’hôtel Ryugyong à Pyongyang, jamais pleinement achevé. Ce complexe risque de devenir un monument vide, servant davantage la propagande que l’économie réelle. La Corée du Nord manque cruellement d’expertise en matière de tourisme et souffre d’une bureaucratie rigide qui entrave la flexibilité commerciale. Le régime, fondamentalement fermé à l’ouverture culturelle nécessaire au tourisme moderne, pourrait voir ses ambitions touristiques échouer. Wonsan-Kalma serait alors un rêve architectural sans fondement économique solide, illustrant une fois de plus les défis que rencontre la Corée du Nord dans sa quête de modernisation.
Une carte à jouer dans la diplomatie internationale ?
Malgré ces incertitudes, le complexe Wonsan-Kalma pourrait être utilisé comme un atout diplomatique. En 2018, Donald Trump avait suggéré à Kim Jong-un de « développer ses plages ». Ce mégacomplexe pourrait être présenté comme une preuve de modernisation lors de futures négociations. Cependant, le projet risque de n’être qu’un décor, un symbole de pouvoir plus qu’une véritable destination de vacances. Attirer des voyageurs étrangers reste complexe dans un pays où la liberté est sévèrement contrôlée. Le projet soulève ainsi des questions sur sa capacité à devenir un véritable pôle touristique. La Corée du Nord pourra-t-elle surmonter les obstacles économiques et politiques pour faire de Wonsan-Kalma une destination prisée ? Quelles seront les prochaines étapes pour le tourisme nord-coréen dans ce contexte international complexe ?
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Une nouvelle « vitrine » du régime qui, sans surprise, restera vide. 🤷
Y a-t-il eu des précédents où la Corée du Nord a réussi des projets touristiques ?
750 millions d’euros pour un projet qui ne verra peut-être jamais le jour, c’est triste !
Comment peut-on penser que les touristes choisiront la Corée du Nord plutôt que des destinations plus accessibles ?
L’article était fascinant, merci pour cet aperçu de la situation nord-coréenne ! 😊
Encore une fois, la Corée du Nord veut impressionner, mais à quel prix ?
Pourquoi investir autant d’argent dans un projet qui a peu de chances d’attirer des touristes ?
Ce projet sera-t-il un jour rentable ou restera-t-il un mirage économique ? 🤔