La moitié des écosystèmes de mangrove de la planète risque de s’effondrer en raison de l’activité humaine, de l’élévation du niveau de la mer et des conditions météorologiques extrêmes, selon la dernière étude réalisée par un groupe international de protection de l’environnement.

Si aucune mesure n’est prise, un quart des zones de mangrove du monde pourrait être complètement submergé d’ici 50 ans, les écosystèmes en danger critique d’extinction en Inde, au Sri Lanka et aux Maldives devant en faire les frais, a déclaré l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dans une évaluation publiée le 22 mai.

« Cette évaluation mondiale a révélé que 50 % des mangroves dans le monde risquent de s’effondrer, ce qui est beaucoup plus que ce à quoi nous nous attendions« , a déclaré Marcos Valderrabano, qui gère la « Liste rouge » de l’UICN évaluant les menaces pesant sur les écosystèmes.

Les forêts de mangroves couvrent environ 15 % du littoral mondial et jouent un rôle écologique et économique essentiel, en filtrant l’eau et en fournissant des zones de reproduction pour les poissons et d’autres espèces marines.

Outre le stockage d’environ 11 milliards de tonnes de carbone, les mangroves jouent également un rôle important de tampon en protégeant les communautés côtières contre les ondes de tempête et les inondations.

Singapour, qui a perdu la quasi-totalité de ses habitats de mangrove côtiers à la suite d’une vaste poldérisation, planifie actuellement un programme de restauration qui contribuera à défendre son littoral de faible altitude contre l’élévation du niveau de la mer.

L’UICN a réuni plus de 250 experts pour mener l’enquête et a constaté que le changement climatique affectait déjà la répartition spatiale des forêts de mangroves. Le détournement généralisé de l’eau douce à des fins d’irrigation est également à l’origine de modifications préjudiciables de l’écosystème.

Marcos Valderrabano a déclaré que les mangroves avaient besoin d’aide pour s’adapter au changement climatique et devenir plus résistantes.

« Cela sera vital si nous voulons éviter que certains écosystèmes de mangroves ne disparaissent complètement« , a-t-il déclaré.