La France va renforcer l’aide aux pays les plus vulnérables en cas de catastrophe

L’Agence française de développement prévoit de commencer à insérer des clauses d’aide en cas de catastrophe dans les prêts qu’elle accorde aux pays vulnérables, a déclaré son directeur en marge des négociations sur le climat de la COP28.

Les clauses de dette résiliente au changement climatique (CRDC) permettent à un pays de suspendre les paiements de sa dette et d’utiliser l’argent pour soutenir ses plans de réponse et de récupération rapidement au lieu d’attendre que les fonds d’aide arrivent d’autres sources.

La décision de l’Agence française de développement (AFD), qui a prêté en 2021 plus de 12,2 milliards d’euros à des projets de développement, fait suite à des engagements similaires pris par des homologues multilatéraux, dont la Banque mondiale.

« Nous serons parmi les premiers à introduire des clauses de dette résistantes au climat« , a déclaré Rémy Rioux lors de l’événement annuel, qui se tient aux Émirats arabes unis, où la réforme du mode de fonctionnement des banques de développement figure en bonne place dans l’ordre du jour.

L’AFD a récemment publié un document décrivant la double vulnérabilité macroéconomique et environnementale à laquelle sont confrontés certains pays, et s’est appuyée sur cette analyse pour justifier sa décision de proposer des CRDC.

« L’idée est de se concentrer sur une liste de 26 pays particulièrement pertinents au regard de ce critère de double vulnérabilité », a déclaré M. Rioux, ajoutant que ces pays étaient principalement ceux classés parmi les pays les moins avancés ou les petits États insulaires en développement.

Les CRDC commenceraient à être inclus dans les nouveaux prêts à partir de la mi-2024, a déclaré Rémy Rioux, un ancien négociateur qui a participé à l’accord de Paris en 2015.

Parmi les autres investisseurs qui ont pris des mesures sur la question lors de la COP28, la Banque mondiale a déclaré qu’elle élargirait son utilisation des CRDC à tous les prêts existants dans les pays éligibles, dont la liste s’étendrait à 45 pays.

Par ailleurs, la Banque africaine de développement a déclaré qu’elle inclurait les CRDC dans tous ses prêts souverains à partir de 2024, tandis que la Banque interaméricaine de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et la Banque européenne d’investissement ont toutes déclaré qu’elles introduiraient ou élargiraient leur utilisation.

L’utilisation des CRDC fait partie d’un ensemble d’outils réclamés par les pays vulnérables et les militants pour atténuer l’impact financier des catastrophes naturelles, au même titre que l’assurance et d’autres mécanismes de couverture.

Parallèlement à son engagement en faveur des CRDC, la France a également contribué à hauteur de 100 millions d’euros à un nouveau fonds destiné à couvrir les pertes et les dommages causés par le changement climatique, et à hauteur de 20 millions d’euros au Bouclier mondial contre les risques climatiques, une initiative multinationale visant à fournir des financements d’urgence préétablis aux pays vulnérables.

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