Les pays de l’UE affaiblissent la législation sur la protection de la nature

Les pays de l’Union européenne veulent affaiblir certaines parties de la loi phare de l’Union sur la nature au moment même où ils tentent de trouver un accord sur la proposition contestée.

La proposition de loi de l’Union européenne fixe des objectifs contraignants pour les pays afin de restaurer les environnements naturels endommagés. L’objectif est de redresser la situation des habitats naturels européens, dont 81 % sont en mauvais état, mais il se heurte au refus de certains députés et chefs de gouvernement européens, notamment en France, en Belgique et en Irlande.

Un projet de document de négociation, montre que les pays prévoient d’affaiblir les objectifs proposés pour raviver les tourbières asséchées utilisées dans l’agriculture et d’insérer une faille permettant aux pays d’éviter ces objectifs dans certaines circonstances.

« L’étendue de la réhumidification des tourbières utilisées à des fins agricoles peut être réduite à un niveau inférieur à celui requis […] si cette réhumidification est susceptible d’avoir des effets négatifs importants sur les infrastructures, les bâtiments, l’adaptation au climat ou d’autres intérêts publics », indique le document.

La Commission européenne a initialement proposé que les pays introduisent des mesures de restauration de la nature sur 30 % des tourbières cultivées d’ici 2030, puis sur 50 % d’ici 2040 et sur 70 % d’ici 2050. Les pays souhaitent que ce chiffre soit ramené à 40 % d’ici 2040 et 50 % d’ici 2050, selon le document.

Les tourbières sont des écosystèmes gorgés d’eau (des marais notamment), qui peuvent contribuer à la lutte contre le changement climatique en raison de leur capacité à stocker le CO2 et à réduire les effets du climat tels que les inondations.

Toutefois, les modifications apportées à ces habitats sont politiquement délicates dans des pays tels que l’Irlande, où les tourbières représentent un cinquième du territoire et sont asséchées pour servir de combustible ou être exploitées par l’agriculture.

Des diplomates européens ont déclaré que l’Irlande avait cherché à affaiblir les objectifs relatifs aux tourbières.

Un porte-parole du gouvernement irlandais a déclaré que le pays disposait déjà d’objectifs nationaux en matière de revitalisation des tourbières.

« L’Irlande soutient l’ambition de la loi sur la restauration de la nature et travaille avec ses collègues à travers l’Europe pour garantir des flexibilités appropriées permettant la mise en œuvre », a déclaré le porte-parole.

Les pays de l’UE et le Parlement européen doivent tous deux approuver la loi sur la nature. La proposition s’est également heurtée à la résistance du Parlement, où le plus grand groupe de députés a appelé à la rejeter.

  • facebook
  • googleplus
  • twitter