Un groupe de réflexion estime que les investissements français dans le domaine du climat alourdiront encore la dette

Les investissements dont la France a besoin pour financer sa transition vers une économie à faibles émissions de carbone devraient ajouter 25 points de pourcentage au fardeau de sa dette d’ici 2040, selon un rapport du groupe de réflexion France Stratégie financé par le gouvernement.

La France devra réaliser des investissements annuels supplémentaires d’environ 67 milliards d’euros – plus de 2 % de la production économique – d’ici 2030 pour atteindre ses objectifs de réduction de sa dépendance aux combustibles fossiles, a calculé France Stratégie.

Le think-tank, qui fait partie du cabinet du Premier ministre, a déclaré que l’effort financier pèserait lourdement sur les finances publiques, notamment parce que les investissements impliquent une croissance potentielle plus faible, ce qui réduirait les recettes fiscales.

En conséquence, la charge de la dette augmenterait de 10 % d’ici 2030 et de 25 % d’ici 2040, ce qui, selon France Stratégie, pourrait devoir être financé en partie par un impôt temporaire sur les ménages aisés.

Le gouvernement du président Emmanuel Macron espère réduire dans les années à venir la dette publique de la France, qui s’élève actuellement à un peu plus de 111 % du produit intérieur brut, après avoir bondi pendant la crise du COVID.

Le rapport indique que le fardeau financier que représente l’investissement dans la transition énergétique de l’Europe pose également un risque en termes de concurrence économique internationale, d’autres grandes économies telles que les États-Unis et la Chine étant moins préoccupées par les contraintes budgétaires.

Une centaine d’experts issus de groupes de recherche français et européens ainsi que d’institutions publiques françaises ont participé à ce rapport, dirigé par l’économiste Jean Pisani-Ferry, qui a déjà aidé Emmanuel Macron à rédiger son programme économique.

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