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L’Europe dévoile un satellite de haute technologie pour accélérer les alertes météorologiques extrêmes

L’Europe a dévoilé le 7 septembre le premier d’une famille de satellites conçue pour donner un avertissement plus précoce des conditions météorologiques extrêmes qui ont causé des ravages à travers le monde cette année.

Fruit de 12 ans de développement pour l’Agence spatiale européenne et EUMETSAT, le satellite MTG-I1 sera lancé d’ici la fin de cette année sur une fusée Ariane 5 et permettra un regard plus aiguisés de l’espace au-dessus de l’Europe et de l’Afrique.

Le vaisseau spatial de 3,8 tonnes et évalué à 4 milliards d’euros transmettra des images à partir de l’année prochaine et sera rejoint en orbite géostationnaire par trois autres satellites d’imagerie MTG-I et deux satellites « sonde » MTG-S capables de trancher l’atmosphère, un peu comme un scanner médical, d’ici 2030. 

Des heures précieuses de gagnées

L’espoir est que les prévisionnistes gagneront des heures précieuses en prédisant les tempêtes et les inondations à court terme qui peuvent coûter des vies.

Et le balayage de l’atmosphère fournira une meilleure image des conditions actuelles pour alimenter leurs modèles informatisés.

« Il y a un vrai défi aujourd’hui… d’être capable de calculer l’état (météo) initial », a déclaré Hervé Roquet, directeur adjoint de la recherche à Météo France.

L’initiative met en lumière une course pour lutter contre les perturbations météorologiques exacerbées par le réchauffement climatique et dont on estime qu’elles ont coûté 100 milliards de d’euros dans le monde rien qu’en 2021.

Alors que les satellites d’imagerie MTG-I aligneront l’Europe à peu près sur GOES-R exploité par la NASA et la National Oceanic and Atmospheric Administration, MTG-S déploiera des sondeurs dans l’espace pour la première fois.

Les responsables européens affirment que la Chine a expérimenté la technologie avec une précision moindre mais ne l’a pas encore déployée, tout en reconnaissant que le programme spatial de Pékin se développe rapidement.

Dernières vérifications en cours

Les ingénieurs disent que la technique de sondage ou de balayage captera les tempêtes avant qu’elles ne deviennent visibles sur les radars traditionnels.

« Au fur et à mesure que la tempête se développe, nous pouvons la voir. Elle la capte et nous pouvons alors la prédire« , a déclaré Paul Blythe, responsable du programme MTG à l’Agence spatiale européenne.

Le 6 septembre, les ingénieurs d’un complexe de salles blanches en bord de mer géré par le franco-italien Thales Alenia Space à Cannes ont essaimé autour du satellite, en forme de petit camion, pour effectuer les dernières vérifications avant que son panneau solaire ne soit installé dans les prochains jours.

Leurs blouses de protection pour salle blanche portaient des logos reflétant le système européen selon lequel les entreprises partagent le travail en fonction des investissements nationaux, Thales Alenia Space menant le projet en partenariat avec l’OHB allemand et l’italien Leonardo.

« Plus ces satellites sont réactifs et performants, mieux ils peuvent suivre des événements météorologiques extrêmement dynamiques« , a déclaré Cristian Bank, directeur du développement chez EUMETSAT.

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