Plus de 30 millions de téléphones dorment dans les tiroirs des Français

30 millions téléphones

À l’occasion de la semaine européenne du développement durable qui se déroule jusqu’au 8 octobre prochain, le réseau de magasins Hubside.Store organise une collecte de téléphones usagés afin de leur donner une seconde vie.

Effets de mode, publicité ou offres promotionnelles… Les consommateurs sont régulièrement invités à acheter de nouveaux téléphones et équipements multimédia. Batteries inamovibles, manque de pièces détachées, utilisation de systèmes d’exploitation exclusifs… Or, dans la plupart des cas, les smartphones ne sont pas conçus pour être réparés. Résultat, au moins 30 millions d’appareils utilisés dormiraient dans les tiroirs des Français selon l’ARCEP. Pour sensibiliser le grand public à la nécessité de recycler leurs appareils inutilisés afin de leur donner une seconde vie, Hubside.Store s’est associé aux Ateliers du Bocage, à Ecologic et à Emmaüs.

Hubside.Store lance une opération de recyclage

Jusqu’au 26 octobre, des urnes seront installées à l’entrée des magasins engagés dans l’opération. Les clients pourront y déposer tous types de téléphones ainsi que les batteries et accessoires rattachés (chargeurs, écouteurs, etc). Tous les appareils collectés seront restitués aux Ateliers du Bocage qui se chargeront de les trier, de les réparer (s’ils sont réutilisables) et d’effacer les données des propriétaires. Les appareils réparables seront ensuite remis en vente à prix solidaire chez Emmaüs. Les appareils non réutilisables seront quant à eux récupérés par Ecologic qui se chargera de les recycler. 

Une opération qui a aussi pour objectif d’informer et de responsabiliser les acheteurs, qui ignorent souvent les ressources nécessaires à la fabrication des appareils, ainsi que le souligne Alma Dufour, chargée de campagne « extraction et surconsommation » aux Amis de la Terre. « Notre méconnaissance du smartphone traduit la déconnexion totale entre le geste d’achat du consommateur et les effets environnementaux et sociaux graves que ces produits génèrent tout au long de la chaîne ». À votre avis, quelle étape du cycle de vie du smartphone est la plus polluante  ?

Faire  évoluer les comportements

Selon l’ADEME, les ¾ de l’empreinte carbone d’un smartphone proviennent de sa fabrication. D’où la nécessité d’utiliser les appareils le plus longtemps possible, afin de limiter la production de nouveaux modèles et l’utilisation de ressources naturelles. Composés de 40 à 60 % de minéraux rares et difficiles à extraire, les smartphones ne posent pas seulement un problème écologique (épuisement de ressources non renouvelables, rejets toxiques dans la biosphère et émissions de gaz et effet de serre). L’extraction des matières premières qui les composent a également un coût social et humain très important. Parfois surnommés « minerais de sang », ils sont source de violations des droits humains et alimentent les conflits armés, par exemple en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs. En 2015, on dénombrait ainsi 27 conflits en Afrique qui étaient connus pour être liés aux ressources minières.  

Obligation de reprise des appareils

Mais tout ne repose pas forcément sur les particuliers, selon l’avis de la DGCCRF. En 2018, concernant l’obligation pour les distributeurs de reprendre les appareils usagés afin de les recycler, l’Autorité constatait que les principales anomalies relevées pour les magasins physiques concernaient l’absence ou la non-conformité des informations sur les modalités de reprise gratuite. Pour les sites de vente en ligne, c’était l’obligation de reprise et les conditions dans lesquelles elle doit être assurée qui n’étaient pas suffisamment respectées. 

Pourtant, le respect de cette obligation pourrait être un des moteurs d’un renouveau du recyclage des smartphones usagés. Selon l’ARCEP, le non-recyclage des téléphones s’explique en grande partie par le manque d’information des consommateurs au sujet des possibilités de recyclage de leurs téléphones :  16 % des personnes interrogées dans le cadre de l’étude de l’ARCEP indiquent qu’ils ne savent pas quoi faire de leur ancien smartphone. Sachant qu’environ 20 millions de téléphones sont vendus chaque année en France, développer leur recyclage permettrait potentiellement de valoriser plusieurs centaines de milliers d’appareils par an. 

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