Ces métropoles françaises qui réinventent la mobilité

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Repenser les déplacements intra-urbains figure parmi les principaux défis des grandes agglomérations françaises dans les années à venir. Les enjeux environnementaux, la saturation du réseau routier et l’essor des solutions de mobilité partagée sont autant de raisons pour les citadins d’adopter de nouvelles façons de se déplacer. Focus sur quatre métropoles qui ont pris les devants en la matière.

Les règles de confinement liées à la crise sanitaire du coronavirus, et en particulier les mesures de distanciation sociale, auraient pu laisser penser que la voiture individuelle thermique, symbole de la société de consommation du XXe siècle, resterait le moyen de transport privilégié des Français. Il n’en serait pourtant rien, notamment pour les habitants des grandes agglomérations. Selon une étude effectuée par la communauté virtuelle Virtuo, « la démotorisation urbaine est toujours d’actualité, malgré les nouveaux défis imposés par le Covid-19 ». La remise en service des transports urbains, l’adoption du télétravail et la découverte de nouvelles solutions de mobilité partagée et connectée, conjuguées aux préoccupations environnementales comme la qualité de l’air, ont amené les citadins à valider de nouveaux modes de déplacements plus doux et durables, particulièrement pour les courts trajets. Plusieurs métropoles françaises ont d’ores et déjà anticipé cette dynamique en proposant des solutions de mobilité durable innovantes.

La métropole de Lyon soutient le développement de l’électromobilité avec Izivia

L’agglomération lyonnaise a souvent été montrée en exemple pour la qualité de son réseau de transports en commun. La constante augmentation de la fréquentation des lignes de TCL (Transports en commun lyonnais), avec 480 millions de voyages en 2018 (en hausse de 5 %), lui a permis d’être auréolée du Pass d’Or du palmarès des mobilités. Cette distinction récompense aussi les efforts portés sur l’aménagement des pistes cyclables (930 kilomètres) ainsi que le développement de Vélo’V et de ses 400 stations disponibles. Aujourd’hui, la métropole s’engage toujours plus dans les solutions de mobilité durable en misant sur l’électromobilité. Initié il y a plus d’un an, le déploiement de 640 points de charge sur le territoire de l’agglomération lyonnaise, alimentés à 100 % d’électricité d’origine renouvelable, sera effectif à la fin de l’année. En partenariat avec Izivia, la filiale mobilité électrique du groupe EDF, la métropole de Lyon va ainsi offrir aux électromobilistes une solution de recharge dans les 59 communes de son territoire. Les usagers du Pass IZIVIA Grand Lyon pourront notamment avoir accès à 170 stations allant de 7 à 150 kW, afin de répondre aux différents besoins de charge, ainsi qu’à l’ensemble du réseau Izivia en France et en Europe.

 

Marseille : coup d’accélérateur dans la pratique du vélo

La Cité phocéenne entend bien, quant à elle, rattraper son retard en matière d’aménagement de pistes cyclables. Classée en queue de peloton dans ce domaine en 2017, d’après une étude de la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fub), la métropole marseillaise a alors débloqué une enveloppe de 100 millions d’euros pour encourager ce mode de déplacement durable. Il y a un an, Marseille inaugurait ainsi sur la corniche Kennedy ses deux premiers kilomètres de piste cyclable à double sens sécurisé, avec vue imprenable sur la Méditerranée. « Il reste beaucoup à faire, mais l’important est de montrer qu’une alternative à la voiture est possible, estime Thomas Chaussade, président du collectif Vélo en ville. Cette piste montre que Marseille change dans le bon sens vers un réseau cyclable dense et adapté. » L’objectif affiché à l’horizon 2030 est à présent de développer un réseau de 280 kilomètres.

 

Strasbourg veut rattraper son retard en matière de bornes de recharge

Contrairement à son homologue marseillaise, la capitale d’Alsace constitue l’une des références françaises pour la pratique du vélo : 16 % des Strasbourgeois se rendraient au travail à bicyclette, d’après l’Insee. Pourtant à la pointe sur les bornes de recharges il y a quelques années, la ville a pris un retard important en matière d’électromobilité. Deux démonstrateurs avaient permis l’installation de bornes de recharges à Strasbourg, mais comme leur nom l’indique, il s’agissait de démonstrateurs qui n’ont pas réussi à s’installer dans le temps. S’en est suivi un premier projet d’appel à l’initiative privée en 2018, prévoyant le déploiement de 250 bornes par deux investisseurs privés rapidement avorté. L’Eurométropole vient de confier à un duo de prestataires (Engie Solutions et la start-up Freshmile) l’installation de 92 nouvelles bornes à puissance variable, ce qui représentera un réseau de 150 points de charge de « haute technologie » en 2022. Strasbourg souhaite que cette solution incite « l’usage de véhicules électriques ou hybrides au plan local » et participe à l’amélioration de la qualité de l’air dans l’agglomération.

 

La métropole Rouen Normandie mise sur une application mobile

Une application mobile pour abandonner la voiture, c’est le pari que tente actuellement l’agglomération rouennaise. La métropole Rouen Normandie vient d’engager 2 millions d’euros dans le cadre du concept MaaS (Mobility as a Service) pour le développement « d’une application capable de donner le plus court chemin, le plus pratique, le moins onéreux pour se rendre d’un point à un autre, en combinant tous les moyens de locomotion dans les 71 communes du territoire ». Ce service innovant, qui devrait être opérationnel en 2022, doit regrouper l’ensemble des ressources de transport disponibles : bus, métro, service de location de vélo, autopartage, etc. Accessible sous forme d’abonnement, il permettra aux usagers de l’agglomération d’obtenir des tarifs incitatifs. « L’usager disposera alors d’un compte mobilité unique sur tout le territoire métropolitain et pourra, à sa convenance, tracer son itinéraire en fonction du temps de parcours, de l’empreinte carbone, du nombre de calories dépensées ou de la météo », explique Catherine Goniot du service Espaces publics et mobilité durable de la métropole. Un outil tellement pratique qu’on se demanderait presque pourquoi il n’existe pas déjà…

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