Soutenant l’objectif de neutralité carbone de l’UE, le pétrolier Total s’engage à devenir une entreprise à émissions nettes nulles au sein de toutes ses entreprises européennes d’ici 2050
Total a énoncé des engagements plus audacieux pour éliminer la plupart de ses émissions de carbone d’ici 2050, tout en limitant les dépenses sur les projets pétroliers et gaziers en raison de la chute actuelle des prix du brut.
L’engagement de la société française à investir davantage dans les énergies propres, malgré une forte baisse des bénéfices alors que le coronavirus martèle la demande, illustre la pression persistante exercée sur les géants pétroliers par les investisseurs et la société pour relever les défis environnementaux à long terme.
Une stratégie à moyen et long terme
Après des résultats en baisse au cours du premier trimestre, les grands maîtres du pétrole ont été contraints de réduire leurs dépenses, de freiner la production et même de réduire leurs dividendes dans certains cas. La situation pourrait s’aggraver dans les mois à venir, la crise de santé publique diminuant jusqu’à un tiers de la demande mondiale d’énergie.
« Tout en relevant de manière responsable les défis à court terme, le groupe continue de mettre en œuvre sa stratégie à moyen et long terme », a déclaré le mardi 5 mai le président-directeur général, Patrick Pouyanne.
Total a investi ces dernières années des milliards de dollars dans les batteries, l’énergie éolienne et solaire, mais rattrape également ses concurrents européens tels que Shell, BP et Repsol, qui se sont déjà fixé des objectifs climatiques ambitieux.
La société française entend atteindre des émissions carbones nulles sur ses propres opérations mondiales, d’ici 2050 ou plus tôt. Elle vise la neutralité carbone pour toute sa production et ses produits énergétiques utilisés par ses clients en Europe dans les mêmes délais.
Total souhaite réduire l’intensité carbone moyenne des produits énergétiques utilisés dans le monde par ses clients d’au moins 60 % d’ici 2050, avec des étapes intermédiaires de 15 % d’ici 2030 et de 35 % d’ici 2040.
Une tendance généralisée du secteur
Cela ressemble aux promesses faites par ses homologues européens, qui ont également réitéré leur engagement en faveur de la transition vers une énergie propre malgré des pressions financières immenses en raison d’une chute historique des prix du pétrole et du gaz.
Total, qui consacre actuellement plus de 10 % de ses dépenses d’investissement à l’électricité à faible émission de carbone, portera cette part à 20 % d’ici 2030 ou plus tôt.
La société avait des participations dans 3 gigawatts de capacité d’énergie renouvelable à la fin de l’année dernière, et vise 25 gigawatts d’ici 2025. Elle a récemment pris des participations dans des projets solaires géants en Inde et au Qatar, et a étendu l’énergie propre en Espagne, au Royaume-Uni et en France.
Le bénéfice net ajusté de Total au premier trimestre a chuté de 35% par rapport à l’année précédente pour atteindre 1,78 milliard de dollars, a indiqué la société.
Pour atténuer les pressions financières, la société a décidé de réduire ses investissements globaux cette année à moins de 14 milliards de dollars mais de maintenir son objectif de dépenser jusqu’à 2 milliards de dollars en énergie à faible émission de carbone en 2020.
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