Éolien offshore : les projets décollent enfin en France

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Le 21 juin 2019, François de Rugy a dévoilé le nom des candidats retenus pour la construction et l’exploitation du parc éolien en mer au large de Dunkerque (Nord). Après plusieurs années d’expérimentation, la filière éolienne offshore semble enfin prête à décoller en France.

L’annonce était très attendue. Et pour cause : le marché du parc éolien de Dunkerque est d’envergure. D’ici 2026, 45 éoliennes devraient tourner à plein régime en mer du Nord pour une puissance maximale de 600 MW, soit de quoi alimenter 500 000 foyers en électricité. En déplacement aux chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), François de Rugy a donc annoncé que le groupement formé par EDF Renouvelables, Innogy et Enbridge avait remporté l’appel d’offres face à six concurrents. Selon le ministre de la Transition écologique et solidaire, le tarif proposé par les lauréats, inférieur à 50 euros du MWh et garanti pendant 20 ans, a largement joué en faveur d’EDF et de ses partenaires. « Il s’agit d’un tarif comparable aux meilleurs résultats européens, qui démontre la compétitivité de la filière française de l’éolien marin », a-t-il déclaré. Le ministre en a justement profité pour annoncer l’ambition à la hausse du gouvernement en matière d’éolien offshore, avec un objectif d’augmentation annuelle d’1 GW au lieu des 700 MW initialement prévus pour les énergies marines renouvelables.

La présence de François de Rugy à Saint-Nazaire ne tenait d’ailleurs en rien au hasard. C’était pour lui l’occasion de visiter le premier projet français de parc éolien en mer, qui se profile au large des côtes de Loire-Atlantique. D’ici à 2022, 80 turbines produites par General Electric sur les chantiers de l’Atlantique devraient être installées dans l’océan. D’une capacité totale de 480 MW, elles pourvoiront 20 % de la consommation électrique du département. D’après le ministère, leur production génèrera également 8 millions d’euros de recettes fiscales annuelles pour les collectivités locales ainsi que les pêcheurs. Le 7 juin, le Conseil d’État a donné le coup d’envoi de la construction en rejetant un recours contre le projet. Là aussi, EDF Renouvelables a été choisi avec Enbridge pour piloter l’exploitation du parc nazairien sous l’égide de la société Éolien Maritime France (EMF), lauréate de deux autres projets similaires à Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Fécamp (Seine-Maritime). C’est le fruit d’une concertation menée depuis plus de 10 ans avec l’ensemble des acteurs locaux : collectivités, habitants, professionnels de la mer, etc. Le projet au large de Saint-Nazaire doit en outre mobiliser plus d’un millier d’emplois dans la région Pays de la Loire, dont une centaine seront pérennisés pour assurer l’exploitation et la maintenance des éoliennes. « Ce projet d’envergure s’inscrit pleinement dans la stratégie Cap 2030 d’EDF, dont l’objectif est de doubler les capacités installées en énergies renouvelables du Groupe dans le monde d’ici 2030. Nous espérons qu’il sera la première base d’une trajectoire de croissance accélérée de l’éolien maritime en France dans le cadre de la PPE [programmation pluriannuelle de l’énergie].» a déclaré Bruno Bensasson, Directeur Exécutif Groupe d’EDF en charge du Pôle énergies renouvelables et Président-Directeur Général d’EDF Renouvelables.

L’éolien français monte en puissance en mer et sur terre

François de Rugy a également annoncé le 21 juin le lancement de trois nouveaux appels d’offres pour des parcs éoliens flottants commerciaux au sud de la Bretagne, en Occitanie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une « première en Europe » selon lui, qui devrait ajouter 750 MW de capacité installée au niveau national… À travers ces différents projets, l’État français confirme la place à part entière de l’éolien en mer dans le processus de transition énergétique pour atteindre l’objectif de 32 % d’énergies renouvelables dans la consommation d’électricité du pays d’ici 2030. À ces chantiers s’ajoutent la construction de 21 parcs éoliens terrestres sur le territoire national annoncée le 12 juin par François de Rugy. « On se félicite de cette évolution positive, qui confirme que l’éolien en mer comme terrestre est une filière compétitive, mature, qui présente un intérêt majeur pour la transition énergétique et les territoires », a commenté Pauline Le Bertre, déléguée générale de France Énergie Éolienne.

En matière d’éolien, le savoir-faire français s’impose également dans le reste de l’Europe, où plusieurs groupes tricolores ont réussi à se positionner ces dernières années. Outre-manche, EDF Renouvelables  a déjà inauguré en 2018 un parc de cinq éoliennes marines géantes face au port de Blyth, au nord de Newcastle. Ses 41,5 MW de puissance installée équivalent à la consommation de 34 500 ménages. Après cette première, l’énergéticien prépare un projet de plus grande envergure au large de l’Écosse, « Nert Na Gaoithe », qui doit produire à terme un total de 450 MW. Sur terre, l’autre géant français Engie multiplie les projets éoliens en Espagne, où il va participer à la construction de 10 parcs éoliens dans la province d’Aragon, au nord du pays, pour une capacité totale de 342 MW. En 2018, l’ex-GDF-Suez avait déjà signé un contrat pour la construction de neuf parc éoliens (300 MW) dans la même région. Enfin, le producteur français d’énergies renouvelables Valorem, basé à Bègles, a quant à lui annoncé début mai la construction prochaine de deux fermes éoliennes en Finlande. Les 17 turbines devraient commencer à produire jusqu’à 4,2 MW d’électricité d’ici la fin 2020. 

 

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