L’augmentation du nombre de refuges marins se rapproche de l’objectif fixé

Selon un nouveau rapport de l’ONU, la communauté internationale s’est rapprochée de son objectif de créer des refuges naturels sur 17% des terres et 10% des mers du monde d’ici2020.

Les régions protégées couvrent désormais plus de cinq fois le territoire des États-Unis, mais les auteurs ont indiqué que cette bonne nouvelle était souvent minée par une mise en application insuffisante. Certaines réserves ne sont guère plus que des « parcs en carton» ayant peu d’impact sur la conservation de la nature. L’un d’entre eux a notamment été transformé en zone industrielle.

Plus de 27 millions de kilomètres carrés de mers (7% du total) et 20 millions de kilomètres carrés de terres (15% du total) bénéficient désormais d’un statut de protection, selon le rapport de Protection de la Planète, publié en novembre 2018 lors de la conférence des Nations Unies sur la biodiversité à Charm el-Cheikh, en Egypte.

Le monde se rapproche d’un objectif du plan stratégique pour la biodiversité d’Aichi

La quasi-totalité des efforts de préservation se sont produits dans les régions marines. On retient principalement la création en 2017, de la plus grande aire protégée au monde, la réserve de la mer de Ross. D’une superficie totale de 2 millions de km2, sa particularité réside dans le fait qu’un cinquième de son territoire se trouve en Antarctique.

« Nous avons assisté à une énorme expansion au cours des deux dernières années. Il y a maintenant plus d’aires marines protégées que d’espaces terrestres, ce que personne n’aurait pu prédire», a déclaré Kathy McKinnon de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). « Je pense que nous allons continuer à voir une augmentation substantielle d’au moins 10% dans un proche avenir. »

La convention des Nations unies sur la diversité biologique indique avoir reçu des engagements nationaux supplémentaire à hauteur de 4,5 millions de km2 de terres et de 16 millions de km2 d’océans pours 2019 et 2020. Cela permettrait d’atteindre l’un des objectifs clés des objectifs d’Aichi de 2010 pour la biodiversité.

« Dans un océan de mauvaises nouvelles sur la perte de biodiversité et l’écodestruction, il est important de souligner ces progrès, même s’il nous reste encore beaucoup à faire pour garantir non seulement l’objectif quantitatif, mais aussi l’efficacité de la gestion de ces réserves», précise Cristiana Pasca Palmer, chef de la biodiversité au sein des Nations Unies.

La création d’aires protégées n’a pas suffi à mettre un terme à l’effondrement d’espèces et d’écosystèmes menaçant la civilisation. Depuis 1970, l’humanité a éliminé 60% des populations de mammifères, d’oiseaux, de poissons et de reptiles, ce qui a des répercussions dangereuses sur la production alimentaire, la pêche et le climat.

Les pays en développement font figure de bons élèves

Les zones protégées sont des refuges importants de cette vague d’extinctions, mais beaucoup sont sous-financées et mal surveillées.

Naomi Kingston, du Centre mondial de surveillance de la conservation de l’environnement des Nations Unies, a ainsi indiqué la nécessité de « tout faire pour atteindre l’objectif 11 d’Aichi. Il est fantastique que les pays aient davantage d’ambition, mais nous ne pouvons nous contenter simplement d’un chiffre sans réelle substance ».

Paradoxalement, les pays en développement fournissent des rapports plus détaillés car beaucoup sont obligés de fournir des évaluations régulières pour pouvoir prétendre à des financements de la part du Fonds pour l’environnement mondial. En revanche, de nombreux pays plus riches consacrent peu de ressources à la gestion de leurs réserves.

Pour suivre l’évolution des désignations, l’ONU et ses partenaires ont lancé un suivi qui suit l’évolution des zones protégées et de l’utilisation des terres en direct. À l’avenir, ils espèrent faire chevaucher cette carte avec des images satellites et des données sur l’utilisation des terres afin de mesurer le degré de conservation des zones.

Indépendamment de leur efficacité, les experts en conservation estiment que, pour enrayer le déclin du monde naturel, il ne suffit pas de protéger, mais de repenser la notion de coexistance avec d’autres espèces.

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