• Accueil
  • >
  • Le Mag
  • >
  • La destruction de l’environnement favorisée par les paradis fiscaux

La destruction de l’environnement favorisée par les paradis fiscaux

Selon un nouveau document de chercheurs de l’université de Stockholm, il n’y a pas que des politiciens hédonistes : la pêche illégale, la déforestation et d’autres formes de dégradation de l’environnement se développent grâce aux protections offertes par les paradis fiscaux mondiaux.

L’article publié le 13 août 2018 dans la revue Nature Ecology and Evolution, examine deux ressources environnementales mondiales : les stocks de poissons du monde et la forêt amazonienne.

Les chercheurs ont constaté que 70% des bateaux impliqués dans la pêche illégale sont enregistrés dans des paradis fiscaux. A titre comparatif, seuls 4% des bateaux de pêche du monde sont enregistrés dans les paradis fiscaux.

Selon les données de la FAO, près de 30 % des stocks mondiaux de poissons sont désormais surexploités. En 2009, les pertes de l’industrie de la pêche illégale dans le monde se chiffraient à des dizaines de milliards de dollars chaque année.
Aujourd’hui, particulièrement dans les pays les moins développés, ces pertes engendrent violence, pauvreté et famine.

Pendant ce temps, en Amazonie, des chercheurs ont examiné les flux de capitaux étrangers dans les industries brésiliennes du bœuf et du soja – les deux principaux moteurs de la déforestation dans la région.

Ils ont constaté que 68% des 26,9 milliards de dollars américains transférés aux neuf plus grands producteurs de bœuf et de soja du Brésil pendant les années de déforestation arrivaient dans des paradis fiscaux connus, tels que les îles Caïmans, les Bahamas et les Antilles néerlandaises.

En s’implantant dans des paradis fiscaux, ces sociétés ont non seulement bénéficié de faibles taxes, mais ont également pu opérer dans le plus grand secret grâce à des normes de transparence laxistes dans les pays où elles se sont inscrites.

Fin juillet, Global Witness a publié un rapport faisant état de 207 meurtres de défenseurs de l’environnement en 2017. Plus que jamais, les personnes assassinées défendaient leurs communautés contre l’agro-industrie. Rien qu’au Brésil, 57 personnes ont été tuées.

  • facebook
  • googleplus
  • twitter