Une start-up agricole canadienne mise sur les abeilles pour protéger les cultures

Bee Vectoring Technology (BVT) utilise des bourdons pour appliquer un fongicide naturel sur les cultures menacées par le botrytis

 La saison des fraises débute. Imaginez un champ de fraises nouvellement planté avec huit ruches de bourdons artificielles à proximité immédiate.

A l’intérieur de chaque ruche se trouve une colonie d’abeilles qui, au cours des prochaines semaines, travaillera sans arrêt pour aider à protéger la culture de fraises certifiées biologiques d’une moisissure grise appelée botrytis.

Quelques spores de botrytis suffisent à anéantir un champ entier de fraises si elles ne sont pas traitées.

Poudre protectrice

Les ruches sont placées dans le champ, et comme les bourdons sortent de la ruche pour polliniser les fleurs, ils doivent passer par un sas contenant une poudre grise qui colle à leurs pattes. Quand ils atterrissent sur une fleur, une partie de la poudre tombe.

La poudre est un composé breveté produit par BVT qui contient un champignon qui, selon la compagnie, est sans danger pour les humains, les animaux et les abeilles. Quand il est déposé par le bourdon sur les plants de fraises, il bloque le champignon botrytis qui va gâcher le fruit.

L’avantage d’utiliser les abeilles pour traiter les plantes est que cette méthode n’utilise pas d’eau, ne nécessite pas de machinerie lourde et fournit le composé protecteur directement aux fruits avec très peu de déchets, explique Ashish Malik, PDG de BVT.

 Une abeille peut être extrêmement efficace lorsqu’elle se déplace d’une fleur à l’autre. Une seule ruche bourdon de 300 abeilles peut entrer en contact avec environ 10 millions de fleurs au cours de la période de floraison.

Bien que l’idée d’utiliser des abeilles pour administrer des pesticides biologiques aux plantes existe depuis une vingtaine d’années et que des chercheurs en agriculture aient mené des expériences à petite échelle pendant cette période, BVT ne l’a testé sur le terrain qu’en Europe et en Amérique du Nord.

Ashish Malik admet que les méthodes traditionnelles de pulvérisation des cultures vont probablement continuer, mais il estime que les abeilles seront un nouvel outil utile dans la « boîte à outils » d’un agriculteur.

Les abeilles pourraient en bénéficier aussi

Comme dans beaucoup de startups technologiques, il y a un sentiment d’excitation chez BVT. Les premiers essais menés par l’entreprise ont donné des résultats positifs.

Un autre domaine d’étude potentiel est de savoir si le dépôt de pesticides biologiques par les abeilles de BVT pourrait être bénéfique pour les abeilles elles-mêmes.

Il a été démontré que la pulvérisation de ravageurs avec des produits et méthodes traditionnels à base de néonicotinoïdes est nuisible aux abeilles et à d’autres insectes et pourrait contribuer au déclin des espèces.

En utilisant les abeilles pour fournir des niveaux plus bas de pesticides d’une manière plus ciblée, les agriculteurs peuvent obtenir la protection dont ils ont besoin pour leurs cultures tout en évitant l’introduction de quantités excessives de pesticides chimiques dans l’environnement.

 

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