Ce sont d’abord des ONG, puis 249 députés, et maintenant des humoristes à l’image de Nicole Ferroni qui s’opposent à la réintroduction de la pêche électrique en Europe.
Le parlement européen doit examiner le 16 janvier prochain un nouveau texte de loi, qui doit viser à étendre l’utilisation de la pêche électrique au sein de l’Union Européenne.
D’abord interdite depuis 1998, elle avait été de nouveau autorisée en 2007 via des dérogations qui pourraient dorénavant être étendues. En 2007, parmi les dérogations, on retrouvait la possibilité d’équiper 5% des chaluts à perches de matériels permettant la pêche électrique, et ce afin de tester des techniques dites « innovantes ».
Une techniques archaïque
C’est un sacré retour en arrière pour l’Europe, qui est dans ce cas à contre-courant des autres régions du monde qui elles ont décidé d’interdire tout bonnement ce type de pêche. La pêche électrique consiste à envoyer depuis un bateau des impulsions électriques (identiques à celle d’un taser) qui vont étourdir les poissons et les attirer vers le chalut. Cette technique permet de faire remonter les animaux plats qui gisent dans les fonds marins.
Les conséquences d’une telle pêche sont désastreuses pour les fonds marins qui sont détruits par ces chaluts lourds et qui sont trainés sur les fonds marins. D’autre part, en Mer du Nord la faune est directement impactée. Leurs habitats sont endommagés, leur capacité de reproduction est amoindrie, les œufs sont abimés, le nombre de nourriture diminue, des blessures sur la colonne vertébrale et de nombreuses ecchymoses sont constatées, etc. Cela a comme conséquence la diminution du nombre de poissons dans cette zone et met en péril la pêche artisanale.
Le poids des lobbies dans la bataille
Les Pays-Bas sont les principaux utilisateurs de ce type de pêche et ne respectent pas les 5% de la flotte équipée pour la pêche électrique, mais avoisinent les 30%. Bruxelles est ainsi accusée d’avoir cédé aux pressions des lobbies néerlandais, et ce malgré les alertes du Comité scientifique, technique et économique de la pêche (CSTEP) qui les a mis en garde contre la pêche électrique. « Non seulement l’organe scientifique de la Commission européenne n’a jamais donné son aval pour de telles dérogations, mais il a même explicitement déconseillé à la Commission européenne d’en accorder ! », alerte un collectif d’ONG parmi lesquelles Bloom et The Black Fish.
Le 16 janvier, le vote sera soumis au parlement européen. Le député européen écologiste Yannick Jadot va tenter de demander son report.
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