Les bus londoniens carburent au café

Depuis lundi à Londres, une partie des célèbres bus rouges londonien circulent avec un biocarburant composé d’huile extraite de marc de café recyclé.

A partir de lundi 20 novembre, les bus rouges de Londres roulent au café, pour des raisons écologiques. Leur moteur sera alimenté par un carburant composé de 80 % de diesel et de 20 % de biocarburants comprenant de l’huile extraite du recyclage de marc de café.

Cette initiative proposée par la société Bio-Bean a reçu le soutien financier et technique du groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell pour convertir le marc de café en carburant vert.

Depuis quatre ans, elle a développé un procédé de recyclage des déchets de café en combustible domestique pour poêles et cheminées, sous forme de briquettes.

« C’est un formidable exemple de ce qu’on peut faire quand on commence à considérer les déchets comme des ressources inexploitées : au lieu d’envoyer le marc de café à la décharge où il relâche du méthane et du C02, nous le collectons, le recyclons et le transformons en carburant propre », explique Arthur Kay, fondateur de la société Bio-Bean.

10 à 15% d’émission de carbone en moins

L’entreprise collecte le marc de café auprès des bars et des restaurants un peu partout en Angleterre, leur économisant ainsi les frais de mise en décharge, puis le transforme en huile dans son usine d’Alconbury, à 20 km de Cambridge. Six mille litres ont déjà été extraits des déchets récoltés.  Cela permettrait de faire rouler un bus pendant toute une année si cette huile de café était mélangée seule avec du diesel. Elle est en réalité mixée à d’autres carburants verts d’origine animale ou végétale par la société Argent Energy, le plus important producteur de biocarburant au Royaume-Uni, qui ajoute ce cocktail au diesel.

Selon Bio-Bean, son huile de café permet de réduire les émissions de carbone des bus de 10 % à 15 % sans changer le moteur ni utiliser davantage de carburant. La start-up imagine également faire rouler des taxis, camions et autocars. « Nous voulons devenir un fournisseur de carburant vert à part entière, nous espérons que cette expérience avec les bus de Londres servira de démonstrateur », reconnaît M. Kay.

2 milliards de trajets par an

Qu’ils soient à un ou deux niveaux, les fameux bus rouges totalisent plus de 2 milliards de trajets chaque année à travers la capitale, via une flotte de 9300 véhicules, dont 2000 dotés d’une motorisation hybride (diesel et électrique).

Bio-Bean ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et souhaite s’exporter en Europe, et en particulier en France, car si les Londoniens, plus adeptes de l’English Tea, produisent 200 000 tonnes de marc de café par an, les 38 milliards de tasses de café avalées en France chaque année lui ouvriraient de tout autres quantités de carburant recyclé.

« Nous ne disons pas que cela va remplacer totalement l’énergie fossile du jour au lendemain », reconnaît Arthur Kay, qui espère qu’un « entrepreneur fasse quelque chose de bien à partir des résidus de bière ou de thé ».

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