La Chine a mis les bouchées doubles pour rattraper son retard en matière d’énergie renouvelable. Résultat, le pays a créé le plus d’énergie renouvelable au monde l’an passé, selon le rapport annuel de l’Agence Internationale de l’Energie. De fait, 40% des nouvelles capacités d’énergie verte ont vu le jour dans l’empire du milieu.
L’industrie chinoise a transformé l’économie liée aux énergies renouvelables dans le monde entier, en rendant la production d’énergie solaire compétitive face à l’électricité issue des combustibles fossiles comme le gaz naturel ou le charbon. Elle a également démocratisé le changement, grâce aux nombreuses subventions versées par la Chine dans les énergies propres (le plus conséquent au monde), motivée en partie par le désir de réduire l’épouvantable pollution atmosphérique qui cause chaque année la mort d’environ 1,1 million de ses habitants.
Le premier producteur de panneaux photovoltaïque mais aussi de d’énergie solaire au monde devrait ainsi produire 360 GW d’énergie renouvelable en plus d’ici 2022.
Ainsi, selon les estimations de Greenpeace, la Chine érige chaque heure qui passe une nouvelle éolienne et installe suffisamment de panneaux solaires pour pouvoir couvrir un terrain de foot.
Proposer une alternative au charbon
Après des années passées à ignorer la crise de la qualité de l’air, résultat de décennies d’industrialisation effrénée, les dirigeants chinois ont enfin pris des mesures pour la résoudre. Le charbon étant à l’origine d’environ 40 % des particules fines les plus dangereuses présentes dans l’air du pays, la recherche de solutions alternatives est devenue une priorité. L’objectif de la Chine est de produire 20 % de son énergie à partir de sources d’énergie renouvelable d’ici 2030 ; à cet effet, elle a récemment annoncé qu’elle investirait 360 milliards de dollars sur les trois prochaines années. Ce mouvement créera plus de 13 millions d’emplois selon les estimations et placera la Chine à l’avant-garde de cette nouvelle ère énergétique.
Il semble désormais que la Chine soit en avance de presque trois ans sur son agenda. Aussi fiables que puissent être les chiffres officiels, ils indiquent néanmoins une chute de la consommation de charbon en 2016 pour la troisième année consécutive, principal facteur des émissions carbone de la Chine. Le pays a compris que cette décision en faveur de la réduction du charbon est dans son propre intérêt (le combustible alimente une grande partie de son industrie lourde et produit de l’électricité) ; cette tendance est susceptible de se poursuivre malgré l’abandon de la part des États-Unis, sous l’administration Trump, du programme dédié au climat de l’ancien président Obama, ainsi que des accords de Paris.
Un territoire d’expérimentation
La province de Qinghai, l’une des moins peuplées de Chine avec 5,8 millions d’habitants a fait l’objet d’une expérimentation visant à prouver que les énergies renouvelables pouvaient couvrir à 100% les besoins énergétiques de cette population. L’objectif était de démontrer que les combustibles fossiles n’étaient plus nécessaires pour couvrir les besoins énergétiques futurs.
Les résultats sont sans appel. Entre le 17 et le 23 juin 2017, la province a pu couvrir tous les besoins énergétiques de ses résidents grâce à différentes sources d’énergie propres, y compris l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique.
Au cours de cette première semaine de tests, plus de 1,1 milliard de kilowattheures (kWh) auront été nécessaires pour couvrir les besoins de chacun, ce qui aurait nécessité en temps normal environ 535 000 tonnes de charbon. L’énergie hydroélectrique aura contribué à environ 72,3 % de la production d’électricité, le reste étant couvert par l’éolien et le solaire.
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