Monde : plus de 200 défenseurs de l’environnement tués en 2016

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La glaçante tendance se confirme, année après année : il ne fait pas bon défendre l’environnement contre les intérêts industriels. En 2016, plus de 200 personnes l’ont payé de leur vie dans le monde.

Ils ne se définissent la plupart du temps pas comme écologistes : ils veulent simplement défendre leurs terres, leurs forêts, leurs rivières face au macabre réalisme des industriels. Et ils en meurent. Abattus par des tueurs à gages, des agents des services de sécurité privée, des groupes paramilitaires, des braconniers – et même des membres de l’armée ou de la police.

Défendre sa terre, sa forêt, sa rivière, et le payer de sa vie

185 morts de défenseurs de l’environnement avaient pu être prouvé en 2015. Ils ont été plus de 200 à perdre la vie en 2016. 2017 démarre sur les mêmes bases : déjà près de 100 morts. Le pire est que ce chiffre est probablement bien en dessous de la réalité, car de nombreux meurtres sont habilement passés sous silence.

Et quand ils ne meurent pas, ces simples citoyens déterminés à défendre le patrimoine naturel de leur région sont victimes de menaces de mort, d’arrestations arbitraires, d’agressions sexuelles, d’enlèvements, de harcèlement judiciaire.

Des industriels le plus souvent impunis

Les coupables ne se cachent pas, et l’impunité leur est le plus souvent offerte. En tête se trouvent les compagnies minières et pétrolières, responsables prouvés d’au moins 33 crimes, puis viennent les forestières et les agro-industrielles, avec 23 morts chacune, et les braconniers – 18 morts, dont 9 rangers de République Démocratique du Congo qui ont tenté de protéger les animaux des réserves naturelles.

L’Amérique Latine reste le pays où le pistolet est le moyen privilégié de faire taire l’activiste : 60% des meurtres s’y concentre, dont le quart pour le seul Brésil (49 morts). Le Nicaragua est en tête du nombre de morts par habitants : un canal interocéanique risque de faire expulser 200 000 indigènes – et ceux qui crient trop fort ne crient en général pas longtemps. La Colombie, le Honduras, les Philippines ou l’Inde affichent également plus de dix morts l’année dernière.

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