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Acide déversé par Arcelor : le lanceur d’alerte aux prud’hommes

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Pour avoir révélé au grand jour les pratiques douteuses de son employeur, qui déversait de l’acide dans un crassier au lieu de le recycler, un intérimaire a perdu son emploi. Il attaque l’entreprise aux Prud’hommes, en vertu de la loi Sapin sur les lanceurs d’alerte.

Un intérimaire, qui souhaite pour l’heure rester anonyme, travaillait depuis longtemps pour le site d’Arcelor Mittal à Florange, en Moselle. Choqué qu’on lui demande de déverser de l’acide à décaper l’acier usagé dans une décharge à ciel ouvert, à proximité de forêts et de rivières, au lieu de le recycler, il filme le déversement.

De l’acide dans une décharge publique à proximité d’une forêt

Il l’envoie fin janvier 2017 à la direction de l’entreprise, pour les prévenir de ces pratiques douteuses et savoir s’ils sont au courant. Il n’obtient aucune réponse, mais à la fin de son contrat d’intérim il n’est, pour la première fois, pas renouvelé, sans aucune explication.

Pire, ce père de famille se voit blacklisté par les entreprises d’intérim de la région, et ne trouve plus aucun emploi, fait unique dans sa carrière

Privé d’emploi à cause de sa vidéo

Cette affaire a resurgi en juin 2017 quand il a communiqué les vidéos à France Bleu Lorraine et au Républicain Lorrain, accusant clairement Arcelor de déverser sciemment de l’acide en pleine nature.

Et si le groupe indien prétend ne pas être au courant de ces pratiques, le lanceur d’alerte, lui, a décidé d’attaquer devant les Prud’hommes, estimant que la non reconduction de son contrat n’est dû qu’à la vidéo qu’il a envoyé.

La loi protège les lanceurs d’alerte contre toute représaille des employeurs

La loi Sapin II prévoie effectivement de protéger le lanceur d’alerte contre toute représaille de son employeur, qu’il s’agisse d’une sanction disciplinaire, d’une baisse de salaire ou de licenciement. « La loi entraîne aussi la nullité des représailles, ce qui signifie une réintégration du salarié dans l’entreprise en cas de licenciement ou une indemnisation s’il ne peut pas y revenir », a expliqué à Marianne Nicole-Marie Meyer, chargée de plaidoyer alerte éthique auprès de Transparency France.

La procédure promet d’être longue, dans l’intervalle une solidarité spontanée s’est mise en place sur Internet, mettant en place des cagnottes qui atteignent aujourd’hui 20 000 euros. De quoi laisser à l’homme le temps d’attendre la fin de sa procédure – ou qu’un employeur courageux et soucieux d’éthique décide de l’employer.

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