Une organisation obsolète, un manque de coordination, d’équipements, de communication, un financement supporté essentiellement par les contribuables et pas les gros producteurs de déchets : la liste des dysfonctionnements pointés par la Cour des Comptes dans son dernier rapport est impressionnante.
Le dernier rapport annuel de la Cour des Comptes, publié le 8 février 2017, est très critique envers le traitement des déchets en Île-de-France. Cette région, qui produit 15% des déchets français, est marqué par un fonctionnement qui a peu évolué ces dernières années, et qui peine à suivre les recommandations européennes en la matière.
L’organisation manque d’efficacité : en dehors du Syctom, qui traite 44 % des déchets de la région, pas moins de 26 organismes se partagent les 56 % restant. La carte de leur zone d’action manque de cohérence, cette éparpillement nuit à la rationalisation et à l’efficacité.
Déséquilibre de financement
Le financement pose encore davantage problème, car le déséquilibre est criant entre les particuliers et les professionnels. Les contribuables, via le Teom, participent par les taxes qu’ils règlent à 95 % de ce financement ; or, 25% des déchets traités sont issus de l’administration, des commerces et des industries, qui ne financent que 5 % du fonctionnement du traitement des déchets. Comme dans bien d’autres domaines, les pollueurs ne sont pas les payeurs : il faudrait taxer davantage les professionnels, surtout ceux qui produisent beaucoup de déchets.
Manque d’équipements et d’informations
La prévention de la production des déchets est médiocre, le tri sélectif est moins efficace que la moyenne nationale : les consignes sont souvent obsolètes, les campagnes d’information pauvres et peu nombreuses, et les équipements peu performants. Le rapport détaille le cas de Paris : « Sur les 66 000 adresses référencées en décembre 2014, le manque de place se traduisait par l’absence de bacs de collecte sélective des papiers et des emballages dans 9 900 immeubles (15 %) et de bacs de collecte sélective du verre dans 22 400 immeubles (34 %) ».
Des efforts conséquents restent donc à faire, qui ne seront possibles que par une coordination efficace des autorités publiques, Etat, Région, collectivités locales – dont l’environnement, passé les effets d’annonce, ne semble pas toujours la préoccupation majeure.
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