France : les autoroutes ferroviaires encore loin du compte

La Cour des Comptes vient de publier son rapport annuel, et ses conclusions sur le transport de camions sur train sont peu encourageantes. Un trafic encore trop faible limite l’impact de ce mode de transport sur l’économie et le l’environnement.

Dans le rapport public annuel qu’elle a livré le 8 février, la Cour des Comptes relève que le transport de camions sur train est loin d’être rentable, malgré d’importantes aides publiques. Les fameuses « autoroutes ferroviaires » peinent pour la plupart à décoller.

L’itinéraire atlantique, une ligne de 1 050km entre Hendaye et les Hauts de France, n’est toujours pas opérationnelle, on peut se demander si elle le sera un jour, malgré 69,3 millions d’euros dépensés. La ligne entre la France et l’Italie, 175km par le tunnel du Mont-Cenis, ne transporte que 30 000 poids lourds par an, moins de 2 % du trafic, et ne peut, dans ces conditions, être rentable : même d’un point de vue environnemental, son impact est pour l’heure négligeable.

Une seule ligne à l’équilibre

La ligne Perpignan-Luxembourg a atteint l’équilibre financier, après de lourds travaux d’investissements publics : son prolongement vers Calais a été compliqué par la présence de migrants dans le port, la liaison a été suspendue en juillet et n’a repris que depuis quelques jours. Mais la ligne transporte tout de même 40 000 camions par an, avec des perspectives encourageantes.

Cela étant, malgré des investissements et des subventions importantes, le transport des camions par voies ferroviaires ne convainc pas, alors qu’il correspond aux problématiques d’aujourd’hui. L’objectif en volume pour 2020 n’a déjà quasiment aucune chance d’être atteinte.

Le poids du lobby routier

Les infrastructures ferroviaires ont été améliorées, mais les transporteurs continuent de suivre leurs habitudes, peu contraints par des autorités qui ne veulent clairement pas froisser le lobby routier. L’écotaxe aurait eu un effet d’entraînement et d’encouragement fort, mais son échec, que déplore d’ailleurs le même rapport de la Cour des Comptes, a renforcé les défenseurs du « tout-routier ».

Comme trop souvent dès qu’il est question d’environnement, on ne peut que regretter ce déséquilibre entre une volonté affichée (accompagnée de subventions et de dépenses d’infrastructures) et la mise en place concrète des solutions envisagées.

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