Climat : « Le temps joue contre nous »

« Les gouvernements doivent agir. Le temps joue contre nous ». C’est en ces termes que Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, a présenté hier le nouveau rapport du GIEC. Publiée hier, la synthèse du cinquième rapport sur le changement climatique lance un nouveau cri d’alarme pour tenter de contenir le réchauffement de la planète.

Les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat viennent une nouvelle fois de dresser un constat alarmant du changement climatique. Selon le GIEC, sans mesures plus efficaces pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement de la planète pourrait atteindre 4°C d’ici à la fin du siècle, soit deux fois plus que l’objectif des 2°C pris par la communauté internationale.

Désormais, il n’y a quasiment plus de doute, l’activité humaine est belle et bien responsable du réchauffement climatique, affirment les experts, qui fixent aujourd’hui leur niveau de certitude à 95%. L’atmosphère et les océans se sont réchauffés, la neige et la glace ont diminué et le niveau de la mer a augmenté de près de 20 cm en un siècle selon le rapport du GIEC. « S’il n’est pas contrôlé, le changement climatique aura des impacts graves, étendus et irréversibles » préviennent les experts.

Il est encore temps d’agir

Mais si la situation est jugé grave, il est encore temps d’agir selon le rapport. « Les solutions sont entre nos mains. Des progrès énormes ont été réalisés en matière d’énergies renouvelables. Il nous reste assez de temps pour éviter les conséquences les plus sérieuses du changement climatique » assure Rajendra Pachauri, président du GIEC.

Concrètement, pour atteindre l’objectif des 2°C de réchauffement sur la planète, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et même disparaître totalement d’ici à 2100 affirme le rapport. « Ce rapport de synthèse fournit aux décideurs une feuille de route (?) vers un accord global qui permette de contenir le changement climatique » souligne le patron du GIEC.

D’ici 2050, la transition énergétique devra évidemment favoriser le développement des énergies bas carbone partout dans le monde. Le GIEC précise que pour atteindre les objectifs climatiques, il faudra tripler, voire quadrupler  les investissements dans les énergies bas carbone comme les renouvelables, l’énergie nucléaire, le stockage du CO2 ou encore la bioénergie.

Compatible avec la croissance

Incompatible avec une situation de crise économique mondiale ? Non selon le GIEC qui affirme qu’un effort de la communauté internationale en faveur du climat n’aura pas d’impact négatif sur la croissance. Une politique « ambitieuse » de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne réduirait le taux mondial de croissance que de 0,06% par an, au cours du 21e siècle, selon le rapport.

Ce travail d’expertise issu de 30 000 études doit servir de base scientifique aux responsables politiques dans les futures négociations internationales, qui doivent aboutir à un grand accord global attendu à Paris fin 2015.

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