Un vigneron bio devant la justice pour avoir refusé de traiter ses vignes

Emmanuel Giboulot, un vigneron bio de Côte d’Or, doit comparaitre aujourd’hui devant le tribunal de Dijon. Que lui reproche-t-on? D’avoir refusé d’avoir recours à des pesticides afin de traiter ses vignes contre la cicadelle, insecte vecteur de flavescence dorée, une maladie grave touchant les vignes.

Emmanuel Giboulot va donc comparaitre aujourd’hui devant le tribunal de Dijon pour avoir refusé de traiter ses vignes bio contre la cicadelle. Cet insecte est connu pour répandre la flavescence dorée, une maladie grave touchant les vignes. Or, en juin 2013, des foyers de la maladie ont été découverts près de Beaune. Le Préfet avait alors imposé à tous les viticulteurs du département de traiter leurs vignes contre la cicadelle.

Equilibres biologiques

Mais ce viticulteur bio s’y refuse. Il invoque l’équilibre biologique de ses vignes et refuse tout traitement, même à la pyréthrine, un pesticide naturel. Cela reviendrait à remettre en cause les équilibres biologique de ces vignes,  principe de base de la biodynamie qu’il applique depuis toujours sur son exploitation. Pulvériser un insecticide aurait pour conséquence de détruire la cicadelle mais également d’autres insectes indispensables à la régulation de ses vignes. De leur côté, les autorités expliquent que la flavescence dorée est une maladie mortelle pour les vignes, et très contagieuse. Et, c’est pourquoi la mesure a été rendue obligatoire. D’autant que pour être efficace, le traitement doit concerné toutes les vignes.

Emmanuel Giboulot risque alors six mois d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. Son avocat, Me Benoist Busson invoque un excès de zèle du préfet. Il rappelle en effet que l’arrêté de lutte contre la flavescence pris en 2003 et revu récemment indique que lorsqu’un cep de vigne est découvert contaminé, le périmètre de lutte inclut la commune où il se trouve et éventuellement les communes limitrophes. Cela ne concerne pas tout le département. Et par ailleurs,  si en Saône-et-Loire, douze hectares de vignes infectées avaient dû être arrachés, en Côte-d’Or, aucun cas de contamination n’avait été constaté.

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