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Barrages hydroélectriques : les concurrents d’EDF devront patienter

Les barrages français vont-ils vraiment être ouverts un jour à la concurrence ? La réponse reste toujours incertaine au lendemain de la publication du rapport parlementaire sur les « scénarios alternatifs » à la mise en concurrence des ouvrages hydroélectriques. Le processus de renouvellement sera certainement lent et limité.

Quelques semaines seulement après la publication d’un rapport de la Cour des comptes, qui critiquait la lenteur du processus d’ouverture, représentant une perte financière de 520 millions d’euros par an, un rapport parlementaire de Marie-Noëlle Battistel et Eric Straumann fait machine arrière en prônant une ouverture limitée des concessions actuelles des barrages hydroélectriques français. Il évoque la possibilité pour l’Etat de choisir l’opérateur, de filialiser l’activité hydraulique d’EDF ou encore de basculer dans un simple dispositif d’autorisation.

Le gouvernement qui avait annoncé la relance du processus de renouvellement début 2014 va devoir trancher. Contraint par Bruxelles d’ouvrir le marché hydraulique à la concurrence notamment européenne, l’Etat va devoir engager enfin cette ouverture, mais en trainant les pieds.

400 MW sur 25 400 W

L’Etat privilégierait la méthode des « barycentres » qui consiste à renouveler les concessions des barrages d’une même vallée à leur date moyenne d’échéance et non plus au moment de la première échéance. Sur les 25 400 mégawatts de puissance installée en France, 4 concessions seulement, pour un total de 400 MW seraient aujourd’hui arrivées à échéance et pourraient donc être ouvertes à la concurrence l’an prochain? sur une première vague initialement prévue de 5 300 MW.

Le principe du renouvellement des concessions est désormais acté, mais il se fera à la vitesse d’un escargot, et encore pas trop pressé. Si cette ouverture bridée à la concurrence est très favorable à EDF, qui détient aujourd’hui 85% des concessions françaises, elle a le don d’exaspérer ses concurrents, GDF Suez en tête, qui n’en détient actuellement que 15%. Il faut dire que l’électricien historique fait le forcing en coulisses pour freiner le processus, les barrages représentant pour EDF une rente très rémunératrice.

Reste à savoir si cette ouverture symbolique à la concurrence du marché français de l’hydroélectricité laissera l’Union européenne de marbre. Bruxelles somme la France depuis de longues années d’engager enfin le renouvellement de ses concessions.

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