Géothermie : un eldorado pour les industriels français

Géothermie parc en Islande - crédit Gretar IvarssonLe marché mondial de l’électricité géothermique va plus que doubler d’ici à 2023 révèle une étude de l’Ademe, conduite en collaboration avec les professionnels de la filière géothermie et Capgemini Consulting. Rappelant les atouts des professionnels français en la matière, le rapport considère que les acteurs français peuvent rapidement, en se fédérant, bénéficier de cette forte croissance à l’export.

Moins médiatique que l’éolien ou le solaire, la géothermie est pourtant une énergie renouvelable déjà compétitive dans de nombreux pays rappelle l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie. Malgré un profil de risque financier et de temps de développement qui nécessitent souvent des savoirs faire spécifiques techniques, commerciaux et des outils de financement appropriés, la France est bien placée estime l’étude, avec « des compétences sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’électricité géothermique, avec des points forts en exploration, ingénierie, équipements, exploitation et maintenance d’équipements énergétiques ».

« La France a des atouts qu’elle doit maintenant consolider pour élaborer une offre compétitive et exportable » affirment les experts. Convaincue de l’intérêt économique et stratégique de cette énergie, l’Ademe, avec l’appui de Capgemini Consulting, réunit toutes les parties prenantes depuis hier, autour de la mise en oeuvre d’un plan d’action opérationnel pour la conquête de marchés étrangers.

Filière française déjà « organisée »

« Tous les continents disposent de ressources géothermiques valorisables pour produire de l’électricité » et « les industriels français possèdent les atouts pour être présents sur toute la chaîne de valeur » souligne l’agence. Selon l’étude de l’Ademe, le marché mondial de la géothermie électrique peut être segmenté en 40 marchés locaux classés en 6 niveaux de maturité au regard du potentiel géothermique profond, du cadre régulatoire, du niveau d’exploitation et du rôle à l’international : balbutiant, balisé, mûr-prêt à partir, organisé, exploité et exportateur avec base installée.

Forte d’un savoir-faire bien développé sur la production de chaleur par géothermie où elle occupe une position de leader, la France se situe au 4ème niveau (« organisé » : cadre amont et aval bien régulé) pour la production d’électricité précise l’Ademe. L’étude prouve que les acteurs français peuvent rapidement, en se fédérant, se mettre en situation d’exportateur pour la production d’électricité par géothermie.

Marché mondial en forte croissance

Le marché mondial de l’électricité géothermique générait 1,4 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2010 avec 11 000 MW installés. L’étude anticipe une multiplication du marché mondial par 2,3 et un chiffre d’affaires mondial de 3,3 milliards de dollars par an dans les prochaines années. De 2013 à 2023, la géothermie mondiale devrait représenter en moyenne 838 MW d’énergie installée chaque année, en surfant notamment sur un développement important en Afrique, en Asie, et en Amérique Centrale et du Sud.

Une réflexion est d’ores et déjà engagée par différents acteurs français comme CFG Services, Teranov, Technip, Clemessy, GDF-Suez, Electricité de Strasbourgou encore Alstom et Eiffage pour travailleur dans ce sens et envisager une mutualisation des compétences et des efforts pour se développer à l’export, sur la base de sous-traitance croisée, d’offres packagées, etc.

Fort potentiel de l’Outremer

L’Ademe rappelle que les départements et régions d’outremer insulaires recèlent potentiellement, de par leur contexte géologique, des ressources géothermiques exploitables pour produire de l’électricité. Compétitive par rapport aux solutions classiques de production d’électricité, la géothermie peut contribuer pleinement aux objectifs affichés pour l’outremer en matière de développement des énergies renouvelables : 50 % de l’électricité consommée à l’horizon 2020 et autonomie énergétique en 2030.

Une stratégie centrée sur les Antilles françaises et l’Arc des petites Antilles, mobilisant des acteurs publics et privés, est d’ores et déjà en cours au travers d’un site en exploitation en Guadeloupe et d’un projet de production en Dominique précise l’Ademe. Les premiers résultats, positifs, ouvrent la voie aux différents acteurs de la filière en cours de structuration pour le développement de l’offre française souligne l’agence.

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