Restaurants : le « fait maison » favorisera les bonnes pratiques, sans les empêcher

Table restaurantLe « fait maison » sera bientôt réservé aux plats réellement « élaborés sur place à partir de produits bruts ». Les députés ont adopté le 27 juin dernier un amendement en ce sens, dans le cadre de la première lecture du projet de loi relatif à la consommation. Mais beaucoup de questions restent encore sans réponse.

C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs en quête de transparence. Une utilisation frauduleuse de la mention « fait maison » pourra à l’avenir être assimilée à une pratique commerciale trompeuse, passible de sanctions pénales.

Si le principe est louable et devrait permettre d’encadrer certaines pratiques frauduleuses dans la restauration, comme souvent, le diable sera dans les détails. Car c’est un décret qui devra déterminer en détail l’application de cette loi aux contours encore mal définis.

Définition du « fait maison » ?

Qu’entendra-t-on exactement par le « fait maison » ? Acceptera-t-on l’ajout de légumes surgelés, d’additifs, de sauces en poudre, ou encore desserts pas réalisés sur place ? Pour l’heure, rien n’est arrêté, laissant une grande latitude au gouvernement pour régler le curseur.

Point positif, la mesure devrait valoriser les bonnes pratiques dans la restauration. Jusqu’ici en concurrence frontale avec certains restaurateurs peu scrupuleux sans pouvoir légalement s’en distinguer, les professionnels adeptes du « fait maison » pourront bientôt afficher fièrement leur différence.

Aucune obligation pour les mauvais élèves

Mais cette réforme restera néanmoins assez limitée. Car elle devrait finalement affecter pas ou peu les établissements « passeurs de plats » qui usent et abusent de la restauration industrielle, à grands coups de surgelés et de micro-ondes. En effet, les adeptes de la malbouffe pourront continuer à prospérer tranquillement, la mesure ne leur imposant aucune obligation nouvelle ni affichage spécifique.

Selon l’estimation de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, 80 % des 150 000 restaurants recensés dans l’Hexagone proposeraient aujourd’hui des produits industriels ou semi-élaborés.

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