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Des traces de pesticides et médicaments dans 10% des eaux en bouteille

bouteille d'eauAprès Générations Futures qui avait décelé des traces de pesticides dans les produits à base de blé, c’est aujourd’hui l’association de défense des consommateurs, « 60 millions de consommateurs », qui annonce avoir décelé des traces de pesticides et de médicaments dans près de 10% des eaux en bouteille. Les taux détectés ne remettent toutefois pas en cause leur potabilité.

Une étude menée par l’association « 60 millions de consommateurs » et la fondation France Libertés, révèle donc la présence de traces de pesticides et de médicaments dans près de 10% des eaux en bouteille. Thomas Laurenceau, rédacteur en chef de « 60 millions de consommateurs », confie à l’AFP que « à court terme, il n’y a absolument aucun problème de qualité. Ces eaux sont parfaitement buvables. On est dans l’ordre de l’ultra-trace, du millième de micron, c’est vraiment minuscule« .

Loin de vouloir mettre en cause l’honnêteté des embouteilleurs, « 60 millions de consommateurs » s’interroge d’une façon plus générale sur la contamination de l’environnement par les pratiques humaines. Inédite, cette étude révèle une pollution chimique globale très importante dans les sols et les eaux, même si pour l’heure elle reste en principe sans conséquence pour la santé.

Un médicament destiné au traitement du cancer

L’étude a donc porté sur une cinquantaine de bouteilles d’eau, plates ou gazeuses, ainsi que trois bonbonnes et une dizaine d’échantillons d’eau du robinet, prélevés dans trois départements. Les experts ont alors recherché 85 molécules. Si 37 bouteilles se révèlent parfaitement propres, 10 contiennent des résidus de pesticides et médicaments et notamment des traces de tamoxifène, une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein.

C’est le cas de l’eau MontRoucous, Saint Yorre, Salvetat, Saint Armand et Carrefour Discount. Si encore une fois la teneur est infime, elle suffit néanmoins à s’interroger. « L’affaire est suffisamment sérieuse pour qu’on lance des analyses à plus grande échelle« , ajoute Thomas Laurenceau.

Des désherbants interdits depuis 12 ans

Des traces de buflomédil et de naftidrofuryl, des vasodilateurs ont également été recensées dans deux bouteilles, Hepar et Saint Armand. D’autres, Vittel, Volvic,Cristaline, et l’eau Cora, ont révélé la présence d’atrazine et d’hydroxyatrazine, des désherbants pourtant interdits depuis 2001. Thomas Laurenceau rappelle alors que « les embouteilleurs sont extrêmement prudents, mais ça interpelle de voir qu’il peut y avoir (des micropolluants), même si c’est infinitésimal, qui ne devraient pas être là« .

S’agissant des échantillons d’eau du robinet, 8 d’entre-eux (sur 10) révèlent là aussi des traces de pesticides, mais aussi de tamoxifène (à Rennes et Limoges). Enfin, les bonbonnes font quant à elle apparaitre des traces de diéthylphtalate et de bisphénol A.

« Comment des résidus de pesticides ou de médicaments peuvent-ils se retrouver dans des eaux aussi protégées que les eaux minérales ? Cette question, il vaut mieux la poser maintenant avant qu’il ne soit trop tard… C’est une des raisons pour lesquelles 60 Millions et France Libertés demandent, dans un manifeste pour l’eau potable, la tenue d’assises de l’eau, réunissant tous les acteurs concernés« , conclut Thomas Laurenceau.

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