Pesticides : les épandages aériens sur les bananes font toujours polémiques

FNE et ses associations membres demandent aux autorités compétentes de renoncer aux épandages aériens de fongicide sur les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique. France Nature Environnement prône la mise en place de solutions alternatives pour lutter contre la cercosporiose, maladie provoquée par un champignon parasite.

L’ONG rappelle que les préfectures de Guadeloupe et Martinique ont pris en juillet et août des arrêtés dérogeant à l’interdiction générale d’épandage aérien de produits phytosanitaires, pour lutter contre la cercosporiose, maladie due à un champignon parasite, véhiculé par le vent et s’attaquant aux feuilles de bananiers en mettant en péril leur production.

Au regard des risques sanitaires et environnementaux, plusieurs associations avaient obtenu du juge administratif la suspension de ces arrêtés au motif que l’adjuvant utilisé avec les fongicides, une huile issue du pétrole et fabriquée par Total, le Banole, n’avait pas subi d’évaluation de l’Anses, obligatoire en cas d’utilisation par épandage aérien. Malgré ces premières décisions de justice positives, la préfecture de Guadeloupe vient d’annoncer avoir pris un nouvel arrêté pour permettre la reprise du traitement par fongicides des bananeraies.

La suppression du Banole ne résout rien

Ce nouvel arrêté retire le produit Banole de la liste des produits utilisables comme adjuvant lors de l’épandage aérien de fongicides sur les bananeraies. En Martinique, les épandages vont également pouvoir se poursuivre sans l’utilisation du Banole.

Pour FNE, ce retrait du Banole ne règle pas les problèmes liés à l’épandage aérien de produits dangereux pour la santé publique et l’environnement puisque « les molécules fongicides sont elles-mêmes nocives », comme l’explique le Conseil Départemental de l’Ordre des Médecins (Martinique) dans une lettre du 7 février 2012. « Les caractéristiques des produits utilisés, indiquées sur leur fiche technique, font apparaître une dangerosité réelle pour la population humaine à un degré variable selon le produit » indiquent les médecins martiniquais.

Toxicité chronique suspectée

« Le TILT et le SICO ont une toxicité aigüe, modérée et localisée mais non nulle et une toxicité chronique suspectée qui les a fait inscrire en classe 3 sur le répertoire des produits cancérigènes ». L’instance consultée conclut par un « avis très défavorable sur tout mode de traitement aérien ou terrestre faisant usage des produits présentés ».

FNE et ses associations demandent que soient privilégiées les méthodes de lutte alternatives à commencer par une réelle diversification des cultures, davantage orientée vers les besoins intérieurs et non vers le marché mondial.

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