Les lignes à haute tension, des réservoirs de biodiversité végétale

Longtemps stigmatisées, les lignes à haute tension pourraient avoir un effet positif sur l’environnement. En effet, des botanistes ont constaté que des plantes et fleurs rares poussaient allègrement sous les câbles électriques, une présence aussi inattendue que surprenante.

RTE, la filiale d’EDF en charge du réseau électrique, avait demandé au Conservatoire botanique national du Bassin parisien de réaliser un inventaire des espèces végétales présentes aux abords de ses lignes à  haute tension. Et surprise, « on se rend compte que ces milieux, même s’ils ne sont pas attractifs au premier abord, peuvent abriter une flore très intéressante« , explique à l’AFP, Clémence Salvaudon, botaniste.

Les botanistes ont ainsi recensé 716 espèces végétales aux abords des lignes d’Ile-de-France, dont 270 espèces rares  parmi lesquelles figurent 18 protégées régionalement ou nationalement. Parmi elles, le Polygala chevelu ou encore l’Oeillet superbe.

Des refuges de biodiversité

Clémence Salvaudon explique la présence de ces espèces riches et variées par la coupe régulière des arbres sous les câbles électriques. Ces coupes permettent alors « l’arrivée de la lumière dans un milieu fermé et, du coup, permettent à une flore de s’exprimer« . « Certains types de prairies ou de pelouses peuvent s’installer et, vu que ce sont des milieux en raréfaction, des espèces vont y trouver un milieu refuge », ajoute-t-elle.

Jean-François Lesigne, responsable de l’environnement chez RTE se félicite d’un tel constat et espère faire des 80.000km de lignes du territoire français, de véritables « réservoirs » de biodiversité végétale. « Il y a des impacts qu’on ne nie pas sur le passage ou sur les oiseaux, mais on veut montrer que ces lignes, si on s’en occupe comme il faut, peuvent aussi présenter un intérêt pour la biodiversité« .  « Du coup, cela aide à l’acceptation de ces ouvrages, tant par les associations avec lesquelles on travaille que par la population, qui retrouvent un intérêt dans ces terrains qui étaient considérés comme perdus« , conclut-il.

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