Syngenta conteste les conclusions d’une étude sur le Cruiser

Le groupe suisse Syngenta, créateur du Cruiser, un pesticide très controversé, conteste les conclusions d’une étude publiée par des scientifiques français et britanniques. Ces derniers revenaient sur l’effet destructeur du thiaméthoxam sur les abeilles. Or, il s’agit de l’un des composants de l’insecticide.

Des chercheurs français de l’Inra, ainsi qu’une équipe britannique de l’Université de Stirling sont revenus dernièrement sur les effets nuisibles du Cruiser sur les abeilles. Dans une étude publiée dans la revue Science, le thiaméthoxam, composant du Cruiser, aurait un effet destructeur. Mais, le groupe suisse qui développe l’insectiside conteste ses conclusions.

Le numéro un mondial de l’agrochimie affirme dans un communiqué que l’étude menée par l’Inra sur le thiaméthoxam utilisé sur le colza comporterait « deux biais fondamentaux« . Tout d’abord, le dose d’insecticide administrée aux abeilles dans le cadre de cette étude serait « au moins trente fois plus élevée que celle du nectar de colza protégé avec du Cruiser« . Pour atteindre la dose citée, les abeilles devraient consommer jusqu’à sept fois leur poids en nectar, ajoute le groupe suisse. Il conteste par ailleurs, les conséquences du Cruiser sur le nombre d’abeilles pendant le temps de la floraison.

Bruno Le Maire attend l’avis de l’Anses

Le temps de l’étude, les scientifiques avaient constaté que les abeilles à qui ils avaient administré une dose de thiaméthoxam étaient désorientées et avaient du mal à retrouver leur ruche. Axel Decourtye, chercheur français, conteste alors à son tour les arguments avancés par Syngenta, précisant que l’étude avait été menée avec une dose rencontrée dans les conditions réelles.

Dans l’attente, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire affirme avoir demandé l’avis de l’Agence de sécurité sanitaire afin qu’elle confirme ou non, les dangers présentés par le Cruiser, et ce, avant la nouvelle campagne de semences. « Si ces nouvelles données étaient confirmées, l’autorisation de mise sur le marché » du Cruiser OSR, qui protège les semis de colza, « serait retirée« , précise-t-il. De son côté, le groupe précise que le Cruiser OSR a déjà été utilisé sur plus de trois millions d’hectares de colza en Europe sans incident et a démontré toute son utilité pour les agriculteurs l’ayant choisi.

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