Mer : les plaisanciers français en mal de pontons

Si l’activité nautique a le vent en poupe en France, on ne peut pas en dire de même de la capacité d’accueil des ports de plaisance. Pour faire face à cette pénurie qui handicape le développement de cette filière dans l’hexagone, le ministère de l’Ecologie soutient depuis 3 ans des projets d’accroissement des ports intégrant une démarche de développement durable.

Pêcher le bar au large de Saint-Malo ou de Noirmoutier, c’est bien, pouvoir amarrer son bateau à un port de plaisance, c’est mieux. Et en France, c’est désormais devenu un privilège de disposer d’une place pour les quelque 5 millions d’amoureux de la plaisance côtière. Avec 466 installations portuaires en France et seulement 170 000 places en eaux maritimes, il manquerait en France au bas mot plus de 50 000 emplacements, selon la Direction des affaires maritimes.

Comme le souligne le ministère de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, le littoral français contribue fortement au développement économique du pays à travers différents secteurs d’activité, en particulier la pêche, l’industrie nautique, ou encore le tourisme. En forte croissance, la plaisance joue un rôle important dans le dynamisme économique de ces territoires, malgré un manque criant de places pour accueillir ces bateaux.

Pour pallier ce déficit, l?appel à projets « Ports de plaisance exemplaires » soutient depuis 3 ans des projets d’accroissement de la capacité d’accueil intégrant le développement durable des territoires (rationalisation de l’espace, gestion des déchets et des eaux usées, maîtrise de la consommation d’énergie, protection du trait de côte). Né du Grenelle de la mer, l’appel à projets a été lancé en 2009 pour trois ans, auprès des collectivités locales gestionnaires de ports de plaisance, qu’ils soient maritimes ou fluviaux.

13 000 places en création

Les projets primés lors des deux précédentes éditions permettront à terme la création de 9 000 places à flot et à sec. Pour l’appel à projets 2011, mené en partenariat avec la Fédération des Industries Nautiques (FIN) et Voies Navigables de France (VNF), ce sont plus de 4 000 nouvelles places qui vont être mises en place.

Concrètement, le ministère de l’Ecologie a retenu 9 projets lauréats des « Ports de plaisance exemplaires » pour l’édition 2011. Il s’agit de l’aménagement d’une zone d’activités nautiques avec un port de plaisance à Basse-Ham en Lorraine ; de l’aménagement d’un port de plaisance à Monthermé en Champagne-Ardenne, de l’aménagement d’un éco-port de plaisance à Valenciennes dans le Nord Pas de Calais ; du  développement de la capacité d’accueil de la plaisance à Port en Bessin-Huppain en Basse-Normandie ; de la réhabilitation d’un espace portuaire délaissé dans le port du Guilvinec en Bretagne ; du développement et l’optimisation des capacités d’accueil et de mise en réseau des ports fluviaux et maritimes du Rhône à la mer, du réaménagement du port de Sérignan avec la création d’un port à sec, du réaménagement du port de Sérignan avec la création d’un port à sec en Languedoc-Roussillon ; du réaménagement et l’optimisation de l’exploitation du plan d’eau du port de Saint- Jean-Cap-Ferrat en Provence-Alpes-Côte d’Azur et enfin du réaménagement du port de Sainte-Anne en Guadeloupe.

Au final, ce sont 1,7 millions d’euros qui auront été consacrés par l’Etat à la conduite de cette démarche sous forme d’études. « Le développement économique du secteur de la plaisance exige, pour être durable, de respecter les littoraux maritimes et fluviaux qui sont des espaces fragiles et convoités », a rappelé Nathalie Kosciusko-Morizet.

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