L’Afssaps demande le retrait « immédiat » de l’Actos et du Competact

Après la tristement célèbre affaire du Mediator, l’Agence française du médicament, l’Afssaps , ne prend plus aucun risque et  a annoncé hier le retrait immédiat de deux antidiabétiques, l’Actos et le Competact, suspectés de provoquer des cancers de la vessie chez les patients qui les consomment.

Dominique Maraninchi, le directeur de l’Afssaps a donc annoncé hier le retrait « immédiat » de deux antidiabétiques, l’Actos et le Competact, tous deux commercialisés par le laboratoire japonais Takeda, en raison d’un risque « conséquent quoique modéré » de cancer de la vessie chez les patients qui les consomment, évalués à 230.000.

Avant de prendre leur décision, les responsables de l’Agence s’étaient réunis hier pour entendre les conclusions d’une enquête menée par la Cnam menée entre 2006 et 2009. Or, les résultats confirment un risque accru de cancer de la vessie chez les hommes diabétiques traités par le pioglitazone, molécule contenue dans les deux médicaments. Le risque de cancer serait donc augmenté de 20%, taux qui augmente « au fil du temps, avec la durée du traitement et la dose totale administrée« , explique le Pr Maraninchi. Ainsi, le risque passerait de 22 à 36% pour un traitement d’au moins 2 ans et à 76% pour un patient soumis à de fortes doses cumulées de plus de 28g. En revanche, les femmes ne semblent pas concernées par cette pathologie.

Un réel médicament

L’Actos et le Competact figuraient déjà dans la liste des médicaments sous surveillance, liste éditée par l’Afssaps en avril dernier, suite au signal d’alarme lancé par la Food and Drug Administration en septembre 2010. De ce fait, les ventes des deux médicaments avaient baissées de 30% depuis cette mise en garde. Néanmoins, à l’inverse du Mediator, les vertus thérapeutiques du médicaments sur le diabète étaient avérées. « C’est un réel médicament, pas un hypoglycémiant de rien du tout » comme le Mediator, explique à l’AFP le Pr Vittecoq, président de la Commission d’autorisation de mise sur le marché.

Toutefois, comme cela est le cas dans le cadre de l’affaire du Mediator, des procès risquent d’être intentés prochainement par des patients traités par de la pioglitazone et souffrant aujourd’hui d’un cancer de la vessie.

 

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