Electricité : la sécheresse augmente la dépendance énergétique française

La situation prévisionnelle de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité en France présente un « risque faible » pour l’ensemble de l’été 2011 affirme RTE. La filiale réseau et transport d’EDF publie une analyse prévisionnelle globalement rassurante sur d’éventuels risques de tension du réseau d’électricité, même si une canicule pourrait compliquer la situation à partir de fin juillet.

RTE a publié hier sa vision prévisionnelle de l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité pour l’été 2011, sur l’ensemble de la France continentale. Selon l’étude, qui vise à identifier les périodes éventuelles de tension sur le réseau, la  sécheresse aidant, la France pourrait avoir besoin cet été d’un « appoint » d’approvisionnement en provenance de ses voisins européens.

Baisses de production « significatives« 

La sécheresse s’étant invitée sur l’hexagone depuis plusieurs mois, « une aggravation notable et durable de la situation hydrologique actuelle pourrait certes conduire à des baisses de production significatives » prévoit RTE. Mais, dans un tel scénario, et pour des températures proches des températures normales, RTE n’identifie « pas de contrainte importante ». Le recours à un approvisionnement sur les marchés européens pourrait constituer, tout au long de l’été, un appoint nécessaire pour les fournisseurs d’énergie électrique anticipe cependant la filiale d’EDF.

La consommation enregistrée en France en période estivale est de moindre niveau comparée à celle enregistrée en hiver, période de pointe de la consommation électrique. Cependant, des épisodes de forte chaleur peuvent induire des baisses de production afin de respecter les exigences environnementales en vigueur sur les sites de production. D’autre part, le développement des usages de ventilation et de climatisation conduit à un surcroît de consommation électrique souligne RTE.

De la façon qu’en hiver RTE redoute les hivers très rigoureux, la filiale d’EDF souligne que les fortes chaleurs ont également des conséquences directes sur la consommation d’électricité. Ainsi en été, la consommation augmente de 500 MW par degré supplémentaire à la pointe journalière, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Nantes et son agglomération d’environ 500 000 habitants. La conjugaison de ces deux phénomènes nécessite une attention particulière, objet de l’étude menée par RTE.

L’inquiétant cocktail sécheresse et canicule

Un épisode caniculaire, caractérisé par des températures supérieures de 7°C aux températures normales, induirait des baisses de production et une augmentation de la consommation. En cas de canicule, la projection de RTE anticipe un recours à un approvisionnement sur les marchés européens pourrait constituer un appoint nécessaire fin juillet puis de mi-août à fin septembre.

Une période de canicule conjuguée à une situation hydrologique défavorable exigerait « un suivi attentif des paramètres météorologiques et des conséquences induites sur la disponibilité du parc de production français » souligne RTE. Dans un tel scénario très défavorable, « des situations contraignantes mais compatibles avec les capacités d’échanges transfrontalières pour la première moitié de l’été » affirme Réseau de Transport d’Electricité, reconnaissant là implicitement une dépendance énergétique française de plus en plus marquée, même en été.

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