Gaz de schiste : l’exploitation « sale » interdite

  • par Pierre Robert
  • 12/05/2011
  • Energie
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Le projet de loi sur le gaz de schiste a été adopté hier à l’Assemblée nationale. Les députés se sont prononcés en procédure accélérée, à une forte majorité (287 pour et 186 contre) pour l’interdiction de la technique dite de fracturation hydraulique, tout en ne fermant pas la porte à d’éventuelles exploitations plus « propres » en matière d’environnement.

Pour la majorité UMP, le texte est suffisamment « simple, clair et efficace » pour éviter les forages polluants des compagnies pétrolières et gazières. L’article 1 de la loi rédigée par Christian Jacob, prononce l’interdiction pure et simple de la fracturation hydraulique s’agissant de l’exploration et de l’exploitation du gaz de schiste.

Si le texte convient à la majorité et notamment à la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, il déplait aux écologistes et à certains députés socialistes qui auraient voulu que cette loi interdise tout bonnement l’exploitation de ce gaz de schiste. Car si les projets en cours se sont fortement compliqués pour des groupes comme Total, ils ne sont pas encore totalement morts, au grand dam des écologistes.

2 mois pour proposer une technique « propre »

« Vous avez préféré laisser les mains libres à des opérateurs qui pourront continuer tranquillement leurs projets en jouant de tous les artifices possibles pour masquer leurs agissements » a dénoncé l’opposition de gauche et écologiste. Pour les députés opposés à ce texte, cette loi maintient « l’opacité sur ces permis ».

Désormais, les groupes toujours détenteurs de permis d’exploration du sous-sol français, accordés généreusement par l’ancien ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, ont deux mois pour trouver une méthode d’extraction non polluante, qui leur permettrait d’exploiter ce gaz de schiste en France. Une gageure qui paraît improbable, mais peut-être impossible, tant les enjeux sont importants.

Chez les opposants farouches à cette énergie, on se dit toujours mobilisé. Accusant la majorité d’avoir cédé au lobby industriel, José Bové a affirmé que cette « erreur fondamentale » allait renforcer le mouvement d’opposition.

« La mobilisation va s’amplifier »

« La mobilisation va continuer et s’amplifier » sur le terrain comme devant la justice, a prédit l’irréductible moustachu, concerné par un permis de forage accordé dans son département de l’Aveyron.

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