Alimentation : l’Europe s’inquiète de la manipulation des prix

Le Parlement européen a voté hier pour la mise en place de mesures urgentes pour lutter « contre la manipulation des prix des denrées alimentaires » et pour « assurer le maintien de la production alimentaire dans l’UE ». Les députés demandent notamment à Bruxelles de mieux contrôler la spéculation dans ce domaine et d’aider dans le même temps les agriculteurs européens.

Le changement climatique et la spéculation sur les marchés des produits de base sont les principaux facteurs qui compromettent la sécurité alimentaire, tant dans l’UE qu’à l’extérieur, soulignent les députés dans une résolution adoptée hier. Pour garantir la sécurité alimentaire dans l’UE, une politique agricole commune forte est nécessaire, stipule le texte approuvé qui évoque « l’urgence » de « s’assurer qu’il restera des agriculteurs à l’avenir dans l’UE », dont les revenus sont en baisse notamment « en raison de la hausse des coûts de production ».

Il n’est « pas acceptable » que « la faim des uns soit exploitée au profit des autres », affirment les députés européens en critiquant la spéculation abusive qui compromet la sécurité alimentaire. Cette spéculation touche les denrées alimentaires, les matières premières agricoles et le marché de l’énergie souligne les parlementaires. La résolution appelle le G20 à assurer la convergence des réglementations relatives aux marchés en impliquant également des pays qui n’en font pas partie, afin qu’ils puissent lutter contre la manipulation des prix des denrées  alimentaires.

Contrôler les transactions sur les denrées alimentaires

Plus précisément, les députés de l’Union invitent la Commission européenne à « envisager la possibilité de donner à la nouvelle l’Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) davantage de pouvoirs » afin d’éviter les abus sur les marchés des produits de base. Les transactions concernant les denrées alimentaires (produits dérivés) devraient être limitées aux investisseurs qui sont réellement liés aux marchés agricoles, estiment les députés.

L’agriculture étant « un secteur économique clé dans les pays en développement », les députés demandent d’augmenter le montant de l’aide  financière vers ce secteur en vue de soutenir l’introduction de pratiques agricoles plus efficaces et plus durables. En outre, la propriété foncière devrait être encouragée en tant qu’outil permettant de réduire la pauvreté et de garantir la sécurité alimentaire, ajoutent les députés européens.

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