Nucléaire : EDF et l’ASN révèlent des anomalies sur 9 réacteurs

Dans une note publiée sur son site internet, EDF annonce avoir décelé une anomalie dans la mesure du débit d’eau du système de sécurité de neuf centrales nucléaires du parc français. Cette découverte pourrait avoir des conséquences sur la sûreté des installations.

L’anomalie détectée par les ingénieurs d’EDF concernerait donc tous les réacteurs de 900 mégawatts et proviendrait d’un manque de précision dans la mesure du débit du dispositif d’injection de sécurité. Or c’est ce dispositif qui se déclenche automatiquement en cas d’accident dans le circuit primaire afin de refroidir le c?ur du réacteur. Selon EDF, l’incertitude dans la mesure serait de 20%. « Cet écart a des conséquences potentielles sur la sûreté des installations des centrales concernées » explique le communiqué du groupe.

De son côté, l’Autorité de sûreté nucléaire a décidé de classer cette anomalie au niveau 1 de l’échelle INES, qui en comporte 7. Neuf centrales sont concernées : Blayais (Gironde), Bugey (Ain), Chinon (Indre-et-Loire), Cruas (Ardèche), Dampierre (Loiret), Fessenheim (Haut-Rhin), Gravelines (Nord), Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et Tricastin (Drôme).

Une fermeture attendue

L’urgence est donc aujourd’hui de trouver une solution à cette « anomalie ». Ainsi, pour résorber cet écart, une « nouvelle instrumentation mobile, utilisant une technologie par ultrasons, sera testée sur un des sites concernés« , dès « le premier semestre 2011« , explique EDF. « En fonction des résultats« , cette « solution sera implantée sur l’ensemble des réacteurs impactés par cette anomalie« , précise l’ASN en ajoutant qu’elle suivra ces remises en conformité.

Dès hier, Europe Ecologie ? Les verts s’interrogeait : « l’arrêt des réacteurs est généralement la solution retenue dans ce genre de cas, a minima une baisse de puissance est-elle envisagée ? ». Par ailleurs, le parti écologiste a annoncé son intention de saisir les deux ministres concernés, Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson, ainsi que le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire, suite à cette affaire.

De son côté, le réseau « Sortir du nucléaire » a demandé « la fermeture des réacteurs concernés », au nom du principe de précaution. « On juge qu’au vu de l’enjeu de sûreté, la fermeture » des réacteurs « n’est pas nécessaire », précisait-on lundi soir à l’ASN.

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