Coup de froid sur les pompes à chaleur

Regroupée autour de l’AFPAC, un collectif de professionnels du génie climatique tire la sonnette d’alarme sur les difficultés rencontrées par la filière pompe à chaleur. Dénonçant « l’écart croissant entre le discours des pouvoirs publics et les réalités administratives et économiques » vécues sur le terrain, les professionnels du secteur demandent publiquement d’empêcher un « naufrage économique ».

Créée en 2002, l’Association Française pour les Pompes A Chaleur alerte la nouvelle ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement et Eric Besson, ministre auprès du ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, chargé de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique, sur les difficultés rencontrées par cette filière. L’AFPAC mais aussi l’UNICLIMA, le GIFAM, l’UECF-FFB, la CAPEB UNA CPC et le SNEFCCA rappellent que la Loi Grenelle Environnement avait « mis en exergue les technologies thermodynamiques appliquées au chauffage et à l’eau chaude sanitaire ».

Mais, après « un démarrage prometteur » avec 150 000 machines en 2008 (hors PAC Air/Air), dont 85% en aérothermie, le marché enregistre depuis 2 ans « des reculs très significatifs », avec seulement 55 000 PAC prévues pour 2010, des chiffres qui remettent en cause la pérennité de la filière particulièrement en termes d’emplois. Dans les années fastes, cette filière représentait 15 000 emplois et 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, rappellent l’AFPAC.

Vers un naufrage économique

Dans ce contexte difficile, l’AFPAC conteste les niveaux de performances des matériels installés qui sont affichés dans le rapport établi par le groupe de travail « Energies renouvelables appliquées au bâtiment », mis en place dans le cadre du Plan Bâtiment Grenelle et plus précisément la proposition d’exclure les pompes à chaleur aérothermiques (hors air extrait) des systèmes de subvention (proposition 30), qui entraînerait la filière entière « vers un naufrage économique ». Ce type de mesures « met en péril l’atteinte des objectifs de la PPI chaleur consacrés à la Pompe à chaleur (programmation pluriannuelle des investissements de production de chaleur) » souligne l’AFPAC.

Des suppressions d’emplois et des fermetures d’entreprises sont d’ores et déjà en cours ou en prévision préviennent les professionnels de la filière. Faute de volumes significatifs, l’AFPAC craint que l’industrie française se désengage rapidement de ces technologies de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire. Ce qui serait contraire aux ambitions du plan Grenelle de l’environnement souligne l’association.

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