Résistance bactérienne : les Français inconsients du danger

Un sondage réalisé à la demande de l’Assurance maladie révèle qu’un Français sur trois ignore que la résistance bactérienne est  liée à une mauvaise consommation d’antibiotiques. Or, une prise de conscience va se révéler primordiale dans la lutte contre les nouvelles bactéries qui investissent notre environnement.

« Les antibiotiques, c’est pas automatique« . C’est le message que l’Assurance maladie tente une nouvelle fois de faire passer auprès des Français. Derrière ce message, une situation inquiétante : la consommation inappropriée d’antibiotiques contribue au développement de résistances chez les bactéries, résistances qui réduisent l’efficacité des traitements des maladies bactériennes. »Prendre inutilement un antibiotique, c’est prendre le risque qu’il soit inefficace le jour où le patient en aura vraiment besoin » explique l’Assurance maladie dans son communiqué. Une prescription adaptée est donc indispensable, sachant qu’une fois installée chez un patient, la bactérie devenue résistante peut également être transmise d’homme à homme.

Or, il semblerait que le message ait du mal à passer puisque selon un récent sondage BVA commandé par l’Assurance maladie, un Français sur trois n’a jamais entendu parler de résistance bactérienne et chez ceux qui en ont entendu parler, seuls 16% sont susceptibles d’expliquer le lien entre résistance bactérienne et consommation d’antibiotiques.

Les médecins aussi

Toutefois, les Français ne sont peut être pas les seuls à mettre en cause. Sachant que 65% d’entre-eux estiment que « bien suivre son ordonnance ne regarde que soi« , le message pourrait peut-être être mieux véhiculé par les médecins eux-même. En effet, 26% des prescriptions d’antibiotiques concernent des infections virales, infections pour lesquelles les antibiotiques sont inefficaces. Pour leur défense, les médecins précisent que le plus souvent les patients exercent une pression pour obtenir un antibiotique, persuadés que leur guérison sera alors plus rapide.

Rendre les bactéries résistantes c’est ouvrir la voie à de nouvelles bactéries redoutables. C’est ainsi le cas en Inde où la consommation anarchique d’antibiotiques a donné naissance à une super-bactérie très redoutée, le NDM-1, contre laquelle on reste encore impuissant. Ne pas prendre en compte ces nouvelles résistances, c’est mettre en danger certains actes chirurgicaux pour lesquels des antibiotiques efficaces sont indispensables. C’est également le cas dans les unités de soins intensifs, ou dans la prise en charge des enfants prématurés.

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