En France, on vit vieux mais on meurt jeune

On meure trop jeune en France. C’est en substance l’une des conclusions d’une étude scientifique qui s’est penchée sur la mortalité prématurée dans le monde, dans laquelle l’Islande et la Chypre ressortent en tête.

Plus que la mortalité globale, la mortalité prématurée est une donnée assez peu révélée alors qu’elle reflète le vrai niveau des dispositifs nationaux de prévention des pays. Selon une étude que vient de publier The Lancet, l’Islande et la Chypre seraient les nations les plus avancées dans ce domaine. La France se classe derrière l’Italie et l’Espagne dans ce domaine.

Qui et combien de personnes meurent avant 60 ans ? A cette question, la célèbre revue scientifique britannique The Lancet apporte une réponse éclairante. Malgré son importance, cette problématique mobilise encore trop peu les politiques nationales comme internationales.

L’enquête sur la mortalité dans le monde entre 15 et 59 ans permet de distinguer l’avancement des pays dans ce domaine, de 1970 à 2010. Les chiffres relevés et étudiés par l’équipe de Christophe Murray (Université de Washington, Seattle) concernent 187 pays, basés sur les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’Islande et Chypre grands gagnants

Globalement, les principales avancées concernent en premier lieu les femmes. En 40 ans, la mortalité prématurée adulte a diminué de 34% chez les femmes et de seulement 19% chez les hommes. Plus significatif, l’écart entre les deux sexes s’est creusé de 27% de 1970 à 2010. Et ce n’est pas tout, car le fossé dans ce domaine entre certains pays a progressé.

La mortalité des adultes varie considérablement selon les pays et au fil du temps. En 2010, les pays ayant le plus faible risque de mortalité pour les hommes et les femmes sont l’Islande et Chypre. A l’inverse, les risques de décès prématurés les plus élevés concernent sans surprise quasiment tous les pays d’Afrique subsaharienne, en raison de malnutrition mais aussi de l’épidémie de VIH.

Mais cette mortalité prématurée est également élevée dans les pays de l’ex-Union soviétique, en raison d’un déficit des systèmes de santé actuels, mais aussi de pratiques à risque comme l’alcoolisme. Autres tendances régionales observés, l’étude constate une stagnation de la baisse de la mortalité des adultes pour les grands pays en Asie du Sud, et une baisse spectaculaire de la mortalité des femmes en Asie du Sud.

La France régresse

En France, bonne nouvelle, le taux de décès pour les 15-59 ans a baissé en 40 ans, même si cette baisse est très relative. En effet, en matière de mortalité prématurée, le classement global des Français a régressé, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, se classant désormais à la 34e place.

Pire, la mortalité prématurée masculine reste en France parmi les plus élevées d’Europe, notamment en raison d’une consommation excessive d’alcool et de tabac. Qu’il s’agisse des Français ou des Françaises, la France se classe derrière l’Italie et l’Espagne.

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