L’eau du robinet polluée par un pesticide encore très peu traité

Fréquemment présent dans les eaux de surface, le glyphosate est un pesticide qu’on retrouve dans l’eau du robinet. Consciente du problème, l’agence de l’eau Seine-Normandie effectue actuellement des tests d’élimination de ce polluant.

L’agence de l’eau Seine-Normandie le reconnaît « le glyphosate est présent dans l’eau potable à des concentrations supérieures à la norme car il n’est pas retenu par le charbon actif ». L’IGEPAC (Informations Générales sur l’Eau Potable et l’Assainissement des Communes) dénonce cette pollution « pas toujours analysé » et souligne que « très peu de traitements de l’eau utilisent le charbon actif, en dehors des très grandes villes ».

Le glyphosate est un herbicide non sélectif très soluble dans l’eau. Ce produit toxique entre dans la composition du désherbant Round Up, marque de Monsanto, largement utilisé dans l’agriculture en épandage. Facilement retenu par les argiles, le glyphosate est peu présent  les eaux souterraines, mais en revanche « fréquemment retrouvé aujourd’hui dans les eaux de surface et particulièrement après des épisodes pluvieux ».

Dépassements de la valeur limite

L’agence précise qu’il est toujours accompagné d’un autre composé, l’AMPA (acide aminométhylphosphonique) qui est un de ses produits de dégradation mais qui peut être aussi un produit utilisé dans les lessives. Le code de la santé publique fixe une limite de 0,1 µg/l dans les eaux destinées à la consommation humaine pour chaque pesticide et chaque produit de dégradation.

Le suivi des concentrations en glyphosate et en AMPA sur les eaux produites par les usines de la SAGEP a mis en évidence des dépassements de la valeur limite de 0,1 µg/l. En effet, l’agence reconnaît que le glyphosate est très mal adsorbé par le charbon actif.

Selon l’agence de l’eau Seine-Normandie, l’objectif est de tester en laboratoire la clarification et l’adsorption comme technique d’élimination du glyphosate. La clarification aux sels de fer est plus efficace que celle mise en oeuvre avec les sels d’aluminium, mais ne suffit pas à respecter la norme. L’adsorption sur de la bioloite recouverte de Fe3+ est très prometteuse, et est plus efficace que l’adsorption sur du charbon recouvert de Cu2+.

L’étude se poursuit pour confirmer les résultats d’adsorption à l’échelle pilote et industrielle, et pour tester d’autres oxyhydroxyde de fer qui ont l’avantage de ne pas nécessiter de régénération fréquente.

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