« La filière solaire va se professionnaliser »

Frédéric Errera, président de Solabios, société d’ingénierie fiscale et patrimoniale spécialisée dans la réalisation de projets de centrales photovoltaïques intégrées, s’exprime sur son activité et les nouveaux tarifs de rachat d’électricité solaire.

Solabios vient de lever 3 millions d’euros, dans quel but ?

Oui, tout à fait Solabios  vient de clore en fin d’année sa levée de fond au titre de Solabios Holding 2009, les 3 millions d’euros que nous avons obtenu sont pour nous un levier bancaire supplémentaire pour le financement et la construction de nouvelles centrales de production d’énergie photovoltaïque.

Quels sont les projets de votre entreprise pour 2010 ?

Nous avons de nombreux projets et mise en chantier pour 2010. Il s’agit 45 000 m2 de centrales qui se répartissent en des constructions dédiés à un usage agricole, commercial et industriel, et des constructions de surfaces  de toitures qui nécessiteront une rénovation préalable. Ces surfaces correspondent à une puissance d’installation de plus de 6 mégawatts et représentent une production d’énergie supérieure à 7 millions de kilowatts heure annuels, l’équivalent aux besoins en électricité de 6500 personnes (hors chauffage).

Quel est le coeur de l’activité de votre entreprise ?

Solabios est une société productrice d’électricité photovoltaïque dont les centrales se situent sur des sites  agricoles, mais surtout  des sites commerciaux et industriels. Nous avons développé notre activité plus particulièrement dans les régions sud de la France pour profiter d’un taux de rentabilité de production d’énergie important. Notre expertise s’étend  de la recherche de sites à  l’exploitation des centrales.

Quel regard portez-vous sur les nouveaux tarifs de rachat de l’électricité solaire que vient de publier le gouvernement ?

Nous avions déjà anticipé cette nouvelle directive gouvernementale, qui quelque part, semble être la résultante de l’attribution parfois abusive de permis de construire sur des projets agricoles. Nous avons mené la conduite et la construction de nos chantiers en conséquence, en tenant compte de la baise des coûts et des matériaux que nous utilisons. Nous pouvons rassurer nos investisseurs quant au respect de nos engagements contractuels.

Quelle conséquence pour la filière photovoltaïque ?

Pour les nouveaux acteurs du marché, cette nouvelle tarification rend leur développement moins facile, la filière va se professionnaliser. Par ailleurs ajoutons et notons que la moyenne européenne du tarif de rachat d’énergie photovoltaïque se situe entre 40 et 45 centimes du kWh. Sur le marché français ce tarif se situe entre 10 et 15 % plus cher.

Que pensez-vous de la polémique sur ces prix qui seraient trop élevés au détriment de la facture des consommateurs ?

Lorsque l’on confronte la situation de la France par rapport à ses voisins européens, on se rend compte que l’on ne paie pas cher pour notre consommation d’énergie ; alors  que les prix du nucléaire et du photovoltaïque sont plus élevés. Il y a aussi de nouvelles données géographiques à prendre en compte comme les régions françaises soumises aux risques de « black out ». On a beaucoup parlé de ce risque pour la Bretagne et le Sud Est de la France pendant les toutes dernières périodes de grands froid.  Que va-t-on faire pour y remédier et leur fournir un approvisionnement en continu ? De nouveaux chantiers sont à prévoir  et cela va surement évoluer dans les années à venir.

Vous sentez-vous visé lorsque le ministère de l’écologie parle de « bulle spéculative sans précédent » dans ce secteur ?

Il est vrai que nous sommes aujourd’hui dans un secteur d’activité  très vaste où l’on peut rencontrer de multiples acteurs qui ont chacun des business model très différents et quelques fois pour le moins atypiques. Il est vrai que ce secteur en pleine évolution ne sortira de cette bulle spéculative (comme vous le dites et si l’on peut se permettre de le qualifier ainsi) que plus valorisé et assaini. Certes, certains acteurs du marché et concurrents sont peut-être survalorisés, c’est ce  qui augmente peut-être cette fronde spéculative dans ce domaine d’activité encore en devenir.

Chez Solabios compte tenu de notre historique et de notre culture d’entreprise nous avons une approche plus financière de notre métier, elle est à l’origine de Solabios. Cette caractéristique nous positionne dans un cadre strictement comptable et gestionnaire, garant de nos engagements et responsabilités.

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