Le réchauffement climatique affamera 25 millions d’enfants de plus

Famine en SomalieSelon le dernier rapport de l’Institut international de la recherche sur les politiques alimentaires publié aujourd’hui, les changements climatiques pourraient provoquer une famine pour 25 millions d’enfants supplémentaires dans les quarante prochaines années.

Cette nouvelle étude intitulée « Changements climatiques, agriculture et sécurité alimentaire : répercussions et coûts d’adaptation à l’année 2050 » et publiée aujourd’hui par l’IFPRI compare, après avoir évalué les effets du réchauffement sur l’agriculture, le nombre d’enfants mal nourris en 2050 avec et sans changements climatiques. Ainsi, même sans réchauffement climatique, les études estiment à 113 millions d’enfants de moins de cinq mal nourris en 2050. Le réchauffement de la planète devrait contribuer à une augmentation de plus de 20% de ce chiffre, soit près de 25 millions d’enfants de plus souffriront de famine.

Pour Gérald Nelson, chercheur senior à l’IFPRI et principal auteur de ce rapport, « on peut éviter ce résultat en investissant chaque année sept milliards de dollars supplémentaires dans la productivité agricole pour aider les agriculteurs à s’adapter aux répercussions des changements climatiques. Il faut investir dans la recherche agricole, l’amélioration de l’irrigation, et dans des routes rurales pour permettre aux agriculteurs pauvres de mieux accéder aux marchés. L’accès à l’eau potable salubre et l’éducation des jeunes filles sont également indispensables« .

194% de plus pour le prix du blé

L’étude révèle que sans nouvelles technologies et sans adaptation par les agriculteurs, les changements climatiques amèneront les rendements de blé irrigué à diminuer de 30% en 2050 dans les pays en développement, en comparaison à une situation où il n’y aurait pas de changements climatiques. Quant aux rendements du riz irrigué, ceux-ci chuteront de 15%.

Toutefois, même sans changements climatiques, les prix alimentaires augmenteront, mais les changements climatiques aggravent le problème. S’il n’y a pas de changements climatiques, le prix du blé en 2050 aura augmenté de quelque 40% au niveau mondial, mais les changements climatiques feront grimper ce prix de 194%. Pour le riz, les prévisions donnent un accroissement de 60% s’il n’y a aucun changement climatique, mais en cas de changements cette augmentation pourrait aller jusqu’à 121%. Quant aux prix du maïs en 2050, ils seront 60% plus élevés sans changements climatiques, mais avec ces derniers, la hausse pourrait atteindre 153%.

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