La justice reconnaît le risque des antennes-relais

Antenne_relais.JPGBouygues Telecom se serait sans doute bien passé de cette drôle de publicité. L’opérateur a été condamné mercredi, par la cour d’appel de Versailles, à démonter l’une de ses antennes-relais dans le Rhône, en raison des risques d’exposition des riverains aux champs électromagnétiques.

C’est une grande première dans le monde des télécoms. Jamais un opérateur de télécoms n’avait été encore condamné à démonter une antenne-relais au motif qu’elle pourrait représenter un danger pour la santé des riverains. Dans l’arrêt rendu mercredi par la cour d’appel de Versailles, les juges précisent qu’ « aucun élément ne permet d’écarter péremptoirement l’impact sur la santé publique de l’exposition de personnes à des ondes ou des champs électromagnétiques ».

Pas de preuve scientifique

Souvent décriés pour leurs antennes-relais mais jamais condamnés, les opérateurs semblaient jusqu’à présent, surtout inquiéter les associations écologistes. Des organismes indépendants comme la Criirem dénoncent depuis longtemps la nocivité supposée de ces grands râteaux inesthétiques. Cependant, pour l’heure, aucune étude scientifique n’a encore permis de conforter véritablement ces doutes.

En l’espèce, plusieurs riverains de Tassin-la-Demi-Lune, en banlieue lyonnaise s’étaient plaints de ce voisinage gênant et inquiétant avec l’antenne-relais incriminée. Encore relativement méconnus quant à ses effets sur la santé, les champs électromagnétiques représentent une source importante de stress et de troubles pour certaines personnes qualifiées d’ « électro-sensible » ou souffrant d’ « hypersensibilité électromagnétique ».

L’hypersensibilité électromagnétique reconnue

L’hypersensibilité électromagnétique ou électro-sensibilité (HSEM)) est un trouble qui affecte une personne subissant des symptômes physiques ou psychologiques qui pourraient être causés ou aggravés par des champs électromagnétiques ou des ondes électromagnétiques. L’OMS reconnaît depuis plusieurs années l’« hypersensibilité électromagnétique » (HSEM) comme pouvant représenter un « problème handicapant » sans toutefois reconnaître un risque réel de ces ondes pour la santé.

La justice a entendu pour la première fois la crainte de ces riverains « hypersensibles ».  Selon Me Forget, avocat des plaignants, « une jurisprudence est maintenant établie, toutes les antennes-relais de Bouygues sont en sursis ».

Les installations seront démontées

Respectueux de l’arrêt de la cour d’appel de Versailles, Bouygues Telecom a indiqué que « les installations seront démontées en temps et en heure », tout en examinant un éventuel pourvoi en cassation. Pour l’opérateur, il s’agit cependant d’une décision « isolée et dissidente » et fondée seulement « sur le principe d’un trouble anormal de voisinage ».

De son côté, l’association de défense des consommateurs CLCV s’est félicité hier de la condamnation de Bouygues Telecom, profitant de l’occasion pour demander que la France « diminu(e) les puissances d’émission » de ces antennes.

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