La réalité du péril animalier dans les aéroports

avion_air_france.JPGL’amérrissage de l’A320 de la compagnie US Airways, le 15 janvier dernier, a mis en lumière la lutte contre le péril animalier en France. Le MEEDDAT profite de l’occasion pour faire un point sur la situation dans les aéroports français.

De nos jours, 800 rencontres d’animaux sont enregistrées en France chaque année dans l’aviation civile. A peu près 15% d’entre elles sont classées « sérieuses ». C’est à dire qu’elles donnent lieu à des retards de trafic, à des dommages plus ou moins importants concernant la cellule et les réacteurs.

Cependant, des mesures de prévention et de lutte contre le risque aviaire ont démontré leur efficacité. Par exemple, pour Air France, en 10 ans, le nombre d’incidents sérieux a été divisé par 3 et le nombre de réacteurs endommagés, malgré leur grande taille, a diminué de moitié.

En matière de collision avec des oiseaux, deux types de dommages sont observés. Tout d’abord les dommages à l’exploitation : retard suite à une accélération-arrêt, demi-tour, boroscopie des moteurs, réparation). Ensuite, les dommages matériels : ils vont d’une simple déformation du bord d’attaque de l’aile à la destruction partielle ou totale du réacteur.

La plupart des collisions (environ 55%) ont lieu pendant les phases d’atterrissage et de décollage, à une hauteur inférieur à 50 pieds. Les incidents sérieux sont deux fois plus nombreux au décollage qu’à l’atterrissage. Les parties de l’aéronef les plus touchées sont dans l’ordre décroissant : les moteurs, la partie avant et les ailes

Réglementation

Selon le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, la réglementation est de plus en plus sévère avec une prise en compte de ces dangers dès la phase de conception des avions et des moteurs puis lors de phases d’essais de certification. Il doit être pris en compte la masse des oiseaux et l’énergie cinétique due à la vitesse de l’avion.

Depuis juillet 1989, la lutte contre le risque aviaire est réglementée en France. Tous les aérodromes d’intérêt national ont fait l’objet d’études spécifiques (lutte écologique). Ils ont été dotés d’un service de prévention du risque aviaire chargé de mettre en oeuvre les méthodes d’effarouchement.

Eviter un environnement favorable

La présence d’oiseaux sur les aérodromes est souvent due à l’existence d’un attrait particulier. Il faut bien comprendre pourquoi les oiseaux viennent sur l’aérodrome, puis s’attacher à supprimer dans cet environnement, tout ce qui peut favoriser leur présence dangereuse pour la navigation aérienne. Par exemple, les mares temporaires ou permanentes situées sur les aérodromes doivent être asséchées ou recouvertes de filets.

Les cultures trop attractives pour les oiseaux sont interdites dans les emprises aéroportuaires. La gestion des surfaces en herbe est adaptée aux populations d’oiseaux fréquentant l’aérodrome. L’ouverture de décharges publiques est règlementée dans le voisinage des aérodromes.

Effarouchement

Des méthodes d’effarouchement existent. Afin de faire fuir les oiseaux, il est utilisé des stimuli visuels et acoustiques. Des méthodes et des moyens d’effarouchement adaptés ont donc été développés. En la matière, des moyens mobiles existent comme la diffusion de cris de détresse spécifiques à partir de moyens embarqués à bord d’un véhicule, les tirs sélectifs d’espèces autorisées par le préfet, les tirs de fusées crépitantes ou détonnantes de courte ou longue portée, ou encore l’effarouchements ponctuels par des torches laser portables.

Par ailleurs, des moyens fixes sont également utilisés comme l’émission de cris de détresse télécommandés à partir d’appareils démontables et autonomes disposés à proximité d’une piste, ou l’utilisation de lasers fixes balayant la piste de manière automatique (provoque l’envol des oiseaux surtout de nuit et par faibles luminosité).

D’autres animaux concernés

Le MEEDAT rappelle qu’il existe d’autres animaux pouvant provoquer des dégâts sur les aérodromes : chiens, chevreuils, sangliers… Une dizaine de collisions sont signalées chaque année en France. Les solutions passent par des clôtures adaptées, la suppression du couvert, l’effarouchement avec la pyrotechnie, la capture ou le prélèvement avec l’accord des préfets.

> Pour en savoir + : Dossier sur le Péril animalier

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