Déchets nucléaires : qui veut de mes FAVL ?

andra_dechets_radiferes.JPGL’Andra a lancé en juin dernier un appel à candidatures auprès de 3.115 communes de France susceptibles d’accueillir un centre d’enfouissement de déchets radioactifs à vie longue. Un peu plus d’une vingtaine de communes auraient répondu favorablement à l’appel de l’agence, qui s’est achevé le 31 octobre dernier.

A en croire, l’association antinucléaire Stop Transports – Halte au Nucléaire, l’Andra aurait reçu une vingtaine de réponses favorables à son appel à candidatures. Malgré le satisfécit de l’agence, qui s’est déclarée « tout à fait satisfaite » du nombre de retours, les communes françaises intéressées par l’offre de l’agence seraient donc peu nombreuses, sur les 3.115 sollicitées.

Il faut dire qu’accueillir un centre d’enfouissement de déchets radioactifs à vie longue (FAVL) représente une décision compliquée pour un maire. Si l’offre de l’Andra représente, pour beaucoup de petites communes, une opportunité inespérée de développement économique, la question est particulièrement sensible et divise population et élus sous la pression des antinucléaires toujours prompts à se mobiliser.

10 communes dans l’Aube

Selon les indiscrétions recueillies auprès de l’Andra qui devrait communiquer très prochainement sur le sujet, de 20 à 30 communes dans l’Est de la France (Champagne-Ardennes, Lorraine et Alsace) auraient répondu favorablement à la proposition de l’agence. Le quotidien régional L’est éclair croit savoir que le seul département de l’Aube compterait près de la moitié des communes candidates.

Seraient candidates dans l’Aube, les communes de Saint-Léger-sous-Brienne, Brienne-le-Château, Petit-Mesnil, Juzanvigny, Hampigny, Morvilliers, Pars-lès-Chavanges, Auxon, Radonvilliers et Epothémont. En Haute-Marne, il s’agirait des 7 communes de Saint-Blin-Sémilly, Roches-Bettaincourt, Rimancourt, Bricon, Doulaincourt-Saucourt, Semoutiers-Montsaon et Foulain.

Dans la Meuse, 4 communes seraient favorables à l’accueil d’un centre d’enfouissement, à savoir Gondrecourt-le-château, Chassey-Beaupré, Billy-sous-Mangiennes, Montigny-lès-Vaucouleurs). Enfin, Les Vosges compteraient également 4 communes candidates : Rouvres-en-Xaintois, Grand, Aouze, Soulosse-sous-Saint-Elophe.

Désormais, l’Andra devrait remettre prochainement au gouvernement le nom des communes candidates avec toutes les informations complémentaires permettant aux pouvoirs publics d’arrêter une liste rétrécie de seulement 2 à 3 sites potentiels. Pour ce faire, des études géologiques des sols seraient menées dès 2009.

Lancement en 2019

Où qu’il se trouve, ce n’est qu’en 2019 que le futur centre d’enfouissement n’accueillera ses premiers radioactifs. Pour certains écologistes, la procédure actuelle ne serait que de la poudre aux yeux. Selon certains antinucléaires, l’Andra aurait en effet déjà choisi son site.

L’ouverture d’un centre de stockage de déchets FAVL est l’un des objectifs fixés par la loi de programme du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et déchets radioactifs. Bien qu’ayant une faible activité radiologique, ces déchets doivent faire l’objet d’une gestion spécifique, adaptée à leur durée de vie. L’option technique privilégiée est un stockage de faible profondeur.

Nocifs pendant des millénaires

L’association Stop Transports rappelle que les déchets radioactifs (chlore-36, plutonium-239 et radium) qui seront enfouis dans le futur site de stockage seront nocifs pendant des millénaires et pollueront tôt ou tard l’air et l’eau, tel le radon-222 ou les déchets de graphites « fortement contaminés en plutonium-239« .

Pour l’heure, le dispositif de gestion des déchets radioactifs français repose sur les 3 centres existants (dans l’Aube et dans la Manche) et le projet de stockage des déchets de haute activité et de moyenne activité à vie longue (en Meuse/Haute-Marne). Le futur centre de déchets FAVL devrait être moins important en superficie que les centres existants, mais avec une période de stockage beaucoup plus longue, entre 30 et 100.000 ans, car il concerne des déchets radioactifs à décroissance lente.

> Pour en savoir + : Lettre ouverte contre les FAVL et le dossier FAVL de l’Andra (pdf)

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