Allemagne : une plus grande diversité de plantes dans les villes

allemagne_1.jpgLes villes allemandes hébergent davantage d’espèces végétales que les campagnes, mais les espèces de plantes vivant dans les villes sont plus fortement apparentées entre elles et possèdent souvent des fonctions similaires.

Les écosystèmes urbains sont ainsi généralement plus sensibles aux influences environnementales. Ce sont les conclusions auxquelles sont parvenus des écologues du Centre Helmholtz de recherche sur l’environnement (UFZ), après traitement de 14 millions de données de la base fédérale de données FLORKART, alimentées ces dernières années par plusieurs milliers de bénévoles.

L’équipe de chercheurs indique que la protection de la nature doit, compte-tenu des modifications des conditions environnementales, non seulement s’attacher à conserver autant d’espèces que possible, mais aussi prendre en compte leur degré de parenté. Comme l’urbanisation est déjà très développée et va encore s’étendre, les chercheurs insistent sur la nécessité de développer des stratégies pour protéger aussi la diversité biologique dans les villes.

Des températures plus élevées

Le fait que la diversité des espèces soit plus grande dans les villes qu’en milieu non urbain a plusieurs explications. D’une part, de nombreuses villes se sont développées dans des paysages de forte diversité géologique et structurelle et sont donc, par nature, riches d’espèces. D’autre part, les villes sont, en elles-mêmes, structurées avec variété. De plus, les températures y sont plus élevées qu’ailleurs. Enfin, l’introduction d’espèces locales et nouvelles dans les villes est fréquente.

Si la diversité des espèces est plus marquée dans les villes, il est néanmoins également nécessaire de prendre en compte les relations de parenté des espèces pour optimiser la conservation de la diversité biologique. En effet, plus grande est la diversité des liens de parenté au sein d’une communauté d’espèces, plus élevée est la probabilité qu’elle contienne des espèces aux propriétés différentes. Or cette variété de caractères – et donc le fait que les espèces soient peu apparentées entre elles – est le patrimoine qui permet aux communautés végétales de réagir aux modifications de l’environnement.

Pour leur étude, les scientifiques de l’UFZ ont appliqué une grille de cellules d’environ 12 kilomètres de côté sur le territoire allemand et caractérisé ces cellules d’après l’utilisation du territoire. 59 d’entre elles correspondaient à un paysage urbain, 1.365 à un paysage agraire, 312 à de la forêt ou à des zones semi-naturelles. « Nos résultats laissent penser que les filtres environnementaux qui agissent sont différents dans les territoires urbains et les zones rurales », explique Sonja Knapp de l’UFZ. La perte d’information phylogénétique réduit les chances des communautés d’espèces de réagir à des modifications de l’environnement et pourrait, à terme, influencer négativement les fonctions des écosystèmes urbains.

BE Allemagne numéro 404 (24/09/2008) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/56060.htm

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