Nouvelle approche prometteuse dans le traitement de la maladie d’Alzheimer

TauRx.JPGTauRx, une compagnie pharmaceutique établie à Singapour, spécialisée dans le traitement des maladies neurodégénératives, a présenté des résultats très encourageants en juillet dernier à la conférence internationale de l’association Alzheimer à Chicago.

D’après les résultats des tests cliniques réalisés à Aberdeen et Singapour, ce nouveau traitement, baptisé Rember (à base de chlorure de méthylthioninium), serait capable de ralentir l’évolution de la maladie. En effet, une première étude menée sur 332 patients pendant 50 semaines, a montré une stabilisation significative des fonctions cognitives pour le groupe traité par rapport au groupe de contrôle. Parallèlement, les résultats obtenus en imagerie cérébrale ont également montré un regain d’activité dans les zones du cerveau les plus affectées par la maladie.

Cette nouvelle molécule cible pour la première fois les neurofibrilles (ou filaments neurofibrillaires), une des lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer (mais également d’un ensemble de maladies neurodégérératives appelées tauopathies). Les neurofibrilles sont des agrégats intracellulaires majoritairement constitués de protéine tau anormalement phosphorylée. Rember serait ainsi capable d’empêcher la formation des neurofibrilles et de resolubiliser ceux déjà existants.

Pour l’instant, il n’existe pas de traitement curatif pour la maladie d’Alzheimer qui touche plus de 800.000 personnes en France (5% des plus de 65 ans). Seuls des traitements symptomatiques sont actuellement disponibles sur le marché. Il est à noter que la majeure partie des recherches thérapeutiques en cours cible les plaques amyloïdes (agrégats extracellulaires constitués majoritairement de peptide amyloid beta). En effet, l’hypothèse la plus communément admise pour expliquer le développement de la maladie place l’agrégation du peptide amyloid beta à l’origine du processus dégénératif, agrégation qui induirait ensuite indirectement celle de la protéine tau (auquel s’attaque Rember).

Si ces premiers résultats se confirment, Rember pourrait être disponible sur le marché d’ici quatre ans.

BE Singapour numéro 58 (23/09/2008) – Ambassade de France à Singapour / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/56042.htm

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