Inquiétude autour de la pollution aux médicaments

MEDICAMENTS.JPGDe nombreux médicaments polluent régulièrement les eaux des rivières. Or, des scientifiques s’alarment sur les effets de certaines molécules contenues dans ces médicaments et difficiles à éliminer.

Jean-Marie Mouchel, professeur spécialiste de l’eau à l’Université de Jussieu, a confié ses inquiétudes ce week-end dans « le Figaro ». « Il y a certes beaucoup plus de poissons aujourd’hui dans la Seine qu’il y a quelques années, mais ils ne sont pas tous en très bonne santé. On constate beaucoup d’altération génétique« . Ainsi, il n’est désormais plus rare de voir des poissons changer de sexe.

En cause principalement, les rejets de médicaments des particuliers, mais surtout ceux des hôpitaux, de l’industrie pharmaceutique ou pire, des élevages. Interrogé sur le sujet par « le Figaro », Jean-Marie Haguenoer, membre de l’académie de pharmacie souligne que « depuis que des campagnes de prélèvements ont été lancées dans différents pays du monde, on trouve des traces de médicaments partout et tout le temps« .

Seuls 40% des molécules seraient détruites

Ces scientifiques sont de plus en plus préoccupés par les rejets de produits de type anticancéreux, les hormones ou les antibiotiques. En effet, si les stations d’épurations peuvent détruire la majeure partie des molécules entrants dans la composition de ces médicaments, il ne s’agirait en fait que de 40%.

Fait confirmé par Jean-Marc Audic, responsable chez Suez Environnement. « La majorité des composés sont éliminés à plus de 70 % par les stations d’épuration, en particulier par les plus récentes. Mais il y en a qui résistent, comme certains perturbateurs endocriniens ou encore les herbicides« .

Alors peut-on retrouver des traces de ces molécules dans l’eau de nos robinets. Sur ce point, les avis divergent. Si pour Jean-Marie Audic, « il n’y a pas de souci avec les traitements les plus performants« , selon un chercheur, « la vérité est que l’on ne sait pas trop« . Quant à Jean-Marie Haguenoer, »dans l’état actuel des connaissances, je ne pense pas qu’il y ait des risques majeurs. Il faudrait des années pour que l’on absorbe l’équivalent d’un traitement complet« .

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