Michel Barnier satisfait du projet de loi OGM

Michel_Barnier.JPGA l’occasion d’une interview accordée au quotidien « Le Figaro », le ministre de l’Agriculture Michel Barnier (que l’on n’avait que très peu entendu lors des débats) s’exprime sur le projet de loi OGM.

Miche Barnier revient donc sur le projet de loi OGM voté à l’Assemblée jeudi dernier. S’il estime que certaines avancées sont à constater, comme par exemple sur l’organisation du Haut Conseil des biotechnologies, il juge l’amendement Chassaigne « soit inutile, soit hypocrite« . Il précise que « si l’intention sincère de ceux qui l’ont voté est de protéger les AOC et les zones naturelles, il est inutile, car les agriculteurs et les responsables de parcs naturels peuvent, dans leur cahier des charges, interdire la culture des OGM (…) Mais, si l’intention cachée est d’interdire dans toute la France les OGM, alors, il faut le dire, et nous ne pouvons pas l’accepter« .

Interrogé sur l’attitude de la secrétaire d’Etat à l’Ecologie à l’issue des débats, il estime que Nathalie Kosciusko-Morizet « a eu le mérite de s’expliquer franchement devant François Fillon, Jean-Louis Borloo et Jean-François Copé« . Il ajoute néanmoins, « je peux en témoigner, ce n’est jamais facile d’être ministre de l’Environnement quand on est à droite« .

Continuer la recherche

Quant à son absence lors du débat dans l’Hémicycle, le ministre de l’Agriculture se justifie. « Le gouvernement doit parler d’une seule voix. Le premier ministre avait chargé Jean-Louis Borloo de conduire cette discussion qui englobe l’environnement, la recherche, l’agriculture et la santé. Il l’a bien fait. Je me suis exprimé à ses côtés devant l’Assemblée nationale au début de la discussion générale. J’étais là aussi pour le vote final et je reste à la disposition du Parlement« .

Sur le sujet des OGM, Michel Barnier rappelle la nécessité de continuer la recherche. « Mettons dans ce débat davantage de raison que de passion, et prenons garde de ne pas décourager les laboratoires publics et privés. Il n’est écrit nulle part qu’à l’avenir, les céréales devront être américaines, les biocarburants brésiliens, la recherche indienne ou chinoise et… la facture européenne ! Il serait aussi paradoxal que le combat des anti-OGM aboutisse à un monopole mondial d’une seule entreprise multinationale américaine, Monsanto. »

Le Grenelle n’est pas mort

Le ministre répond également à ceux qui considèrent que le Grenelle de l’Environnement est mort et enterré, dont l’ancienne ministre Corinne Lepage. « C’est un propos polémique qui est faux, parce que durant tout le «Grenelle», chacun des participants savait que ce texte, qui constitue un progrès en matière de transparence et de responsabilité, viendrait en discussion. C’est aussi un propos injuste, car le travail du «Grenelle» continue. Jean-Louis Borloo va présenter plusieurs projets de loi dans les mois qui viennent, pour mettre en ?uvre les propositions du «Grenelle»« .

Enfin, il revient sur l’urgence de la situation s’agissant de la question de la sécurité alimentaire. Des émeutes « de la faim » apparaissent partout, à Haîti, au Cameroun, au Brésil… »Il faut préparer l’agriculture à s’adapter au changement climatique, au Nord comme au Sud, il faut donner la priorité à la production agricole à des fins alimentaires, abonder très vite le programme alimentaire mondial, réorienter notre aide publique vers l’agriculture, un secteur délaissé depuis trente ans au niveau européen comme dans les relations bilatérales avec l’Afrique. La Banque mondiale vient de dire que l’agriculture est le meilleur levier pour lutter contre la pauvreté. Nous ne devons pas seulement exporter ou aider dans l’urgence. Il faut que ces pays pauvres retrouvent une capacité de production autonome« .

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