Pénuries d’électricité en Allemagne à craindre dès 2012

allemagne_1.jpgDès 2012, l’Allemagne ne sera plus en mesure de couvrir intégralement le pic annuel de demande électrique si elle maintient sa décision de sortie progressive du nucléaire d’ici 2022. C’est la conclusion d’une analyse de l’Agence allemande de l’énergie (DENA), dont les principaux résultats ont été publiés le 12 mars 2008 et qui compare simplement l’état actuel des projets de construction de nouvelles capacités de production électrique avec celui des projets d’arrêt de centrales.

Cette conclusion est valable même en cas de réalisation des objectifs ambitieux d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables visés par le gouvernement fédéral dans le cadre de son « programme intégré énergie et climat » (IKEP), autrement dit, même en considérant le plus optimiste des 3 scénarii d’évolution de la demande électrique que l’étude envisage (diminution de la demande, demande constante, croissance de la demande). D’ici 2020, la capacité manquante pour répondre au pic de demande atteindrait alors près de 12.000 MW.

Pour éviter des pénuries et garantir la sécurité de l’approvisionnement électrique national, il s’avère nécessaire d’investir dans la construction de nouvelles capacités fonctionnant au gaz ou au charbon. Et cela dans tous les cas de figure, car même une poursuite de l’exploitation des centrales nucléaires existantes, au-delà de la durée fixée actuellement par la loi, risquerait, même à court terme, de ne pas suffire en cas d’échec complet des plans gouvernementaux de réduction de la demande électrique.

Par ailleurs, comme le souligne Stephan Kohler, Directeur de la DENA, on aurait tort de se réjouir chaque fois qu’un projet de construction d’une nouvelle centrale au charbon échoue en considérant ces échecs industriels comme des victoires écologiques : « au contraire, en l’absence de nouvelles centrales, il faut continuer à faire fonctionner les anciennes qui sont beaucoup moins efficaces et émettent au moins 30% de CO2 supplémentaires« .

Par ailleurs, importer davantage d’électricité ne représenterait pas une alternative satisfaisante au problème : selon une étude récente de l’UCTE (Union européenne de coordination pour le transport de l’électricité), le parc électrique européen pourrait dès 2015 s’avérer insuffisant pour compenser la sous-capacité de production allemande.

BE Allemagne numéro 378 (27/03/2008) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/53697.htm

  • facebook
  • googleplus
  • twitter